DU VERT À PERTE DE VUE qui désespère les amoureux de la nature. Le lac de Créteil a pris depuis des jours une teinte verdâtre assez repoussante. La faute aux algues qui ont proliféré avec la chaleur depuis un mois. Alerté par le collectif du lac de Créteil et l’association Nature & Société, le service des espaces verts de la ville a fait appel à un prestataire, Edivert, basé à Reims (Marne).
Hier après-midi, la chasse peut commencer. Un bateau amphibie racle l’eau en profondeur, environ 80 cm et pousse le magma verdâtre sur le bord du débarcadère. La montagne d’algues sera chargée aujourdhui et emmenée dans une déchetterie. Selon le professionnel aux commandes du bateau, « il faudra toute la semaine » pour en venir à bout, tant l’eau est chargée d’algues et d’herbes. L’an dernier, la société était intervenue pour éliminer la jussie, plante invasive, qui avait gagné l’île de loisirs.
UN LIEN AVEC LES CANARDS ET FOULQUES RETROUVÉS MORTS ?
Désagréables à la vue, ces algues ne seraient pas dangereuses selon les intervenants. Problématiques cependant pour les pêcheurs, qui ne peuvent plus lancer leurs lignes. Les activités nautiques ne s’en trouvent pas gênées. Les cygnes et les canards, eux, préféraient hier se poser sur l’herbe plutôt qu’évoluer sur l’eau verdâtre. Plus « inquiétant », selon le collectif du lac de Créteil, des cyanobactéries sont apparues du côté de la Source, du bassin du Port et quai Offenbach. Ces microorganismes, de couleur vert fluo, prolifèrent en période estivale, avec une température élevée de l’eau, surtout lorsqu’elle stagne. Hier matin, des agents de la direction des services de l’environnement et de l’assainissement du département ont effectué des prélèvements pour analyse. Car ces cyanobactéries peuvent libérer des toxines à l’origine de risques sanitaires lors d’un contact avec l’eau, comme des irritations, des rougeurs, des maux de ventre… Un danger pour la faune ? Les défenseurs du lac ont découvert des cadavres de colverts et de foulques. Sans savoir s’il y a un lien.
Selon les agents du département, il n’y a « pas de traitement particulier, hormis d’interdire la pêche et la baignade, tant que des efflorescences sont visibles ». « Dès que les températures vont baisser, le phénomène va se dissiper », assure un pêcheur, peu inquiet.
Commentaires