Créteil, mercredi 10 juillet, parc de l’île de Loisirs. En période estivale, les barbecues "sauvages" se multiplient, à l’image de celui-ci. LP/Bartolomé Simon
Durant les week‐ends de l‘été, ils semultiplient. Et sont parfois la cause d‘incendies, comme le 8juillet au parc de l’île de loisirs de Créteil.
Ce n’est plus qu’une terre brûlée. Aux abords du lac de Créteil, une parcelle des buttes du parc départemental de l’Ile de loisirs a été dévastée par le feu entre 19 et 21 heures samedi 6 juillet. Bilan : un hectare de végétation calciné, des arbres touchés, et des ruches et nichoirs détruits.
A l’origine du feu ? Un barbecue sauvage. En cette période estivale, ils se multiplient dans les parcs. Ces braseros sont pourtant interdits. Un large panneau à l’entrée du parc le rappelle, à Créteil comme ailleurs. Mais les visiteurs n’en ont cure : sur l’herbe sèche, les marques de cendres forment de multiples cercles grisés.
Dans un courrier daté du 9 juillet, le maire PS de Créteil, Laurent Cathala, interpelle la préfecture sur les risques liés aux barbecues. Il indique que le service Parcs et Jardins de Créteil n’en compte pas moins « d’une centaine » abandonnés chaque lundi matin sur l’île de Loisirs et dans le périmètre du lycée Léon-Blum, « dont certains avec des braises toujours en activité. »
Pire : l’édile [1] regrette les dégradations commises par certains usagers pour allumer leurs barbecues. « Les arbres brûlés et les branches arrachées pour faire des feux ne se comptent plus, note-t-il. Les dégâts concernent aussi les grilles d’avaloir [2] du réseau d’arrosage et d’écoulement des eaux, arrachées pour être transformées en grilles de barbecue ».
« Quand on part, on jette du sable sur les braises »
Ce mercredi ensoleillé, un groupe d’adolescents fait rôtir des côtelettes sur un gril improvisé. Des morceaux de viande traînent au fond d’un caddie. La fumée embaume les allées. On leur demande s’ils prennent des précautions. « Bien sûr, explique calmement l’un d’entre eux, enfoncé dans son transat. On place le barbecue en fonction du vent. Quand on part, on l’éteint et on jette du sable sur les braises. »
Insuffisant, pour le département, qui pointe le risque de départ de feux accru en période de forte sécheresse. Notamment lorsque le vent se lève. « Nous allons renforcer les contrôles dans nos parcs les week-ends, indique le conseil départemental. Des agents vont veiller à éteindre les barbecues allumés. La signalétique va être renforcée dans les allées. »
« Le prochain incendie pourrait être dramatique »
Des mesures qui contentent enfin le collectif du Lac de Créteil. Sur le site du règlement intérieur du parc de l’île, rappelle le collectif, on constate que « l’utilisation de barbecues ou autres matériels assimilés est interdite ». « Mais dans le parc, il n’y a personne pour surveiller !, s’insurge un membre du collectif. Aucun moyen n’est mis en œuvre pour que les amendes soient appliquées. Et puis, de toute façon, elles ne sont que de 11 €… ».
La gestion de la sécurité des parcs, véritable micmac administratif, relève parfois de compétences communales ou départementales. La préfecture, qui confirme avoir reçu le courrier du maire de Créteil, rappelle de son côté que le « gestionnaire de l’équipement [NDLR : le parc de l’île de Loisirs] doit faire respecter son propre règlement intérieur » [3]
Le collectif du Lac de Créteil attend désormais des mesures pérennes afin de dissuader les usagers d’allumer des barbecues. La signalétique, par exemple ? « Il faut la renforcer, elle est quasi-invisible. Elle indique même un restaurant qui n’existe plus, cingle un de ses membres. Le 6 juillet, le feu des buttes aurait pu prendre sur la nationale 406 voisine s’il avait atteint les arbres qui la bordent. C’est très grave. Le prochain incendie pourrait être dramatique. »
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