Le botulisme aviaire, prévenir les risques

Par Sandrine Mor, bénévole LPO
jeudi 9 février 2017
par  Sandrine Mor, Webmaster du Collectif du lac de Créteil
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Le botulisme aviaire, prévenir les risques

Une maladie aux symptômes révélateurs

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Cygne tuberculé retrouvé malade, C. Oliviéro

Le botulisme est une maladie, d’origine alimentaire, caractérisée par une atteinte nerveuse. Elle est causée par l’action d’une toxine produite par une bactérie présente dans l’eau. Elle peut toucher l’homme ou les animaux (mammifères et oiseaux). Toutes les espèces d’oiseaux peuvent être touchées par le botulisme aviaire. Les symptômes sont une paralysie des muscles et des voies respiratoires. Les animaux infectés par ingestion présentent généralement un aspect comateux et décèdent par asphyxie. Les signes cliniques sont identiques, quelle que soit l’espèce : une paralysie flasque qui concerne en premier lieu les pattes, puis les ailes, le cou et les paupières. La paralysie des pattes entraîne incoordination, ataxie, boiteries, difficultés d’envol, noyade. La mortalité lors d’un épisode de botulisme est difficile à évaluer de façon précise.

L’homme et le botulisme

Entre 1995 et 2000, le Réseau national d’observations épidémiologiques en aviculture (RNOEA) qui fonctionne sur la base de signalements volontaires a été averti de 13 à 24 signalements par an. Ceux-ci concernent surtout les élevages de gibier, de poulets, de dindes et de pintades. On recense également assez régulièrement, par l’intermédiaire du réseau SAGIR (système de surveillance sanitaire de la faune sauvage nationale), des épisodes réguliers de mortalités massives (botulisme d’origine hydrique) touchant l’avifaune (oiseaux d’eau essentiellement : mouette, goéland, canard colvert). L’homme peut être contaminé par la consommation de viande infectée. Bien qu’un risque de contamination humaine soit considéré comme faible en France, le botulisme des volailles n’en a pas moins été ajouté en 2006 à la liste des maladies animales qui peuvent être contagieuses. Le botulisme chez l’homme reste très rare en France avec moins d’une vingtaine de cas déclarés chaque année depuis plus de dix ans.

Origine de la bactérie, prévention des risques

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Plan d’eau avec foulque macroule et canard colvert
Crédits : P. Bensoussan

La bactérie incriminée par le botulisme se développe souvent dans l’eau et dans la vase. Son développement est favorisé lors des épisodes de forte chaleur et au sein de plan d’eau présentant des déchets stagnants (tel le pain). En effet, la décomposition des déchets va entraîner une eutrophisation de l’eau, c’est-à-dire son appauvrissement en oxygène. Inoffensive en temps normal, la bactérie va alors se multiplier. Pour s’en prémunir, il est donc important de veiller à la salubrité du bassin, en évitant, entre autres, de nourrir les oiseaux avec du pain et en favorisant une bonne oxygénation de l’eau (pompe, courant naturel du cours d’eau…). En cas de botulisme avéré et de mortalité d’oiseaux, seule une mise à sec du bassin pourra supprimer l’intégralité des bactéries pathogènes. Mais il est délicat de vider intégralement un bassin, car cela revient à détruire également tout son écosystème. Une bonne gestion du milieu et la sensibilisation des promeneurs restent donc les clés.


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