Nature Yvelines – Le blog de Gilles, ces 365 derniers jours

Le blog de Gilles



vendredi 26 janvier 2024

  • Mycomya
    Mycomya sp. Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    J’inspecte les branchages d’un vieux pyracantha au bord de l’étang du Corra. La chasse est maigre, juste un moucheron. Celui-ci est d’assez belle taille et la nervation alaire me semble particulière. Allez, je me lance, pour une fois je vais essayer d’identifier un moucheron.

    J’arrive jusqu’au genre Mycomya, dans la famille des Mycetophilidae. Il existe 44 espèces dans ce genre en France et la clé de détermination que j’ai trouvée est trop ardue pour moi, elle me permet seulement d’éliminer quelques espèces. J’en resterai donc au genre. Son gros abdomen me fait penser que c’est une femelle.

    Les larves des Mycomya consomment des champignons, notamment ceux qui poussent sur le bois.

    Les spécialistes, pour les déterminer, comparent l’anatomie des pièces génitales et font des analyses de leur ADN. Il est assez facile de se procurer des adultes en collectant des champignons ou du bois pourri et en les plaçant dans des boîtes d’élevage.

    Retrouvez un autre moucheron :

    Sphaeromias pictus


jeudi 25 janvier 2024

mercredi 24 janvier 2024

  • Phytomyza glechomae
    Mine de Phytomyza glechomae – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

    Je scrute un tapis de lierre terrestre (Glechoma hederacea) et je trouve une feuille présentant une mine. Eclairée en contre-jour, la feuille laisse deviner le trajet de l’insecte mineur. Le couloir est d’abord étroit sous l’épiderme supérieur, il s’élargit en tache puis devient moins visible. La larve s’est enfoncée plus profondément dans l’épaisseur de la feuille.

    Mine de Phytomyza glechomae – parc du peuple de l’herbe à Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

    L’insecte finit son voyage nourricier sous l’épiderme de la face inférieure. Je reconnais à ces détails la trace d’un diptère Agromyzidae, Phytomyza glechomae, qui est justement inféodé à cette plante. Normalement la larve se nymphose à l’extérieur de la feuille, ici la pupe est restée en partie dans la mine. Je place la feuille dans un bocal aéré dans ma véranda. Peut-être aurai-je la surprise de voir l’adulte au printemps ?

    Retrouvez une autre mine de Phytomyza :

    La mineuse du scolopendre

    Source :

    Phytomyza glechomae, par Plant Parasites of Europe


mardi 23 janvier 2024

  • Stigmella aurella
    Stigmella aurella- Poissy © Gilles Carcassès

    L’histoire commence par un œuf pondu par un tout petit papillon de nuit de la famille des Nepticulidae sur le dessus d’une feuille de ronce. On distingue ce qui reste de sa coquille, à droite sur la photo ci-dessus. Une minuscule chenille en sort, ronge l’épiderme et creuse une galerie. Celle-ci dessine un serpentin blanc sur la feuille. A mesure que la chenille grandit, la mine s’élargit. Les taches noires que l’on voit dans la mine par transparence sous l’épiderme sont ses excréments (les spécialistes disent le frass).

    Stigmella aurella- Poissy © Gilles Carcassès

    A la fin de son parcours la chenille se nymphose puis le papillon émerge. Ci-dessous sur cette foliole de ronce deux mines se sont croisées. J’imagine que la chenille qui venait de la gauche a cédé le passage. La traversée de la nervure médiane par l’une d’elle, à l’évidence, n’a pas été un problème. Comme la ligne de frass occupe au moins la moitié de la largeur de la mine, il s’agit de l’espèce Stigmella aurella

    Stigmella aurella mine les feuilles de certaines Rosaceae, comme les ronces, les fraisiers, les benoîtes et les aigremoines.

    Retrouvez un autre Stigmella :

    Stigmella aceris

    Source :

    Stigmella aurella, dans Plant parasites of Europe


lundi 22 janvier 2024

  • Machilinus rupestris
    Machilinus rupestris – Saint-Paul-Trois-Chateaux (26) © Gilles Carcassès

    Alerte, les rochers sont vivants !

    Lorsque je m’approche, ça grouille ! Des dizaines de petites bêtes furtives courent et sautent se réfugier dans des fissures puis reviennent se chauffer au soleil et se fondre dans le décor lorsque l’intrus est parti. Celle-ci est passée en trombe sous mon objectif dans une mémorable partie de cache-cache, me laissant la gloire d’une photo un peu floue mais suffisante pour déterminer l’espèce. Il s’agit de Machilinus rupestris, l’unique représentant en France de la famille des Meinertellidae dans l’ordre des Archeognatha. Si leurs cousins de l’autre famille, celle des Machilidae, semblent fuir la lumière, cette espèce est active le jour sur la rocaille en plein soleil.

    Je n’ai pas trouvé d’informations sur le mode de vie de Machilinus rupestris. Cet insecte est généralement observé sur des rochers, il se nourrit probablement de mousses et de lichens, et peut-être d’autres matières organiques.

    La Drôme semble constituer la limite septentrionale de cette espèce méditerranéenne. Les dates d’observations sur GBIF montrent que Machilinus rupestris peut être observé toute l’année.

    Retrouvez un autre Archeognatha :

    Lespismachilis y-signata

    Source :

    Machilinus rupestris, dans GBIF


dimanche 21 janvier 2024

  • Ferdinandea cuprea

    Voici pour attendre les beaux jours, le portrait d’une bien jolie mouche estivale.

    Ferdinandea cuprea- Hanvec (29) © Gilles Carcassès

    Ferdinadea cuprea est assurément l’un de nos plus beaux syrphes. Celui-ci, vu dans la forêt du Cranou au mois d’août, butinait des centaurées dans une allée ensoleillée bordée de fougères.

    Ferdinandea cuprea- Hanvec (29) © Gilles Carcassès

    Pour reconnaître cette espèce, il faut observer la face entièrement jaune ainsi que l’arista noire sur l’antenne.

    Les larves de Ferdinandea cuprea se nourrissent de matières végétales en décomposition, notamment dans les cavités des vieux arbres.

    Retrouvez un autre syrphe forestier de même écologie :

    Callicera aurata

    Sources :

    Ferdinandea cuprea, fiche descriptive dans l’INPN (Thomas Lebard -2021)

    Syrphes de Belgique et des Pays-Bas, par André Schulten


samedi 20 janvier 2024

vendredi 19 janvier 2024

  • Coptotriche marginea
    Coptotriche marginea – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Ces feuilles de ronce ont une allure inhabituelle. Chaque tache blanche est en fait l’œuvre d’une chenille qui a creusé sa galerie dans l’épaisseur de la feuille. La clé des mines sur les feuilles de Rubus (voir dans les sources) me permet d’arriver à Coptotriche marginea, un microlépidoptère de la famille des Tischeriidae. Les chenilles hivernent dans leurs mines et les premiers papillons apparaissent en avril.

    Coptotriche marginea – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Le toit des mines est déchiré, des mésanges sans doute sont passées par là.

    Je soumets ma détermination sur British leafminers, un groupe facebook anglais spécialisé que je viens de rejoindre. Ma proposition est validée, ils doivent avoir les mêmes chez eux. Vérification faite sur GBIF, cette espèce européenne est également présente en Grande-Bretagne.

    Retrouvez une autre mineuse de feuilles :

    Macrosaccus robiniella

    Sources :

    Rubus, clé dichotomique pour les mineuses, dans Plant Parasites of Europe

    Coptotriche marginea, dans microlepidoptera.nl


jeudi 18 janvier 2024

  • Pherbellia cinerella
    Pherbellia cinerella – Crespières © Gilles Carcassès

    Je passe le filet un peu au hasard dans les herbes sèches d’un coteau calcaire. Je récupère ainsi Mocydia crocea, une bien jolie cicadelle et cette mouche à la tête ornée.

    Le bord externe des ailes ombré me met sur sur la piste de Pherbellia cinerella, de la famille des Sciomyzidae. C’est une espèce typique de ce genre de milieu ouvert bien exposé, elle y chasse les escargots que ses larves parasitent. On peut la voir toute l’année.

    Retrouvez une autre Sciomyzidae parasite d’escargots terrestres :

    Salticella fasciata


mercredi 17 janvier 2024

  • Hypoxylon fragiforme
    Hypoxylon fragiforme – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    Un vieux hêtre a perdu une grosse branche. La partie exposée à la pluie se couvre de mousses, ici des Hypnum cupressiforme. Et partout sur l’écorce fructifient ces petits champignons dont la rondeur et la couleur me rappellent les daldinies fréquentes sur le bois mort de frêne.

    Hypoxylon fragiforme – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    A l’évidence, c’est une autre espèce. Souvent trouvé sur le hêtre, Hypoxylon fragiforme forme de petites boules brunes verruqueuses qui noircissent en vieillissant. Le nom d’espèce de ce champignon évoque sa ressemblance avec des fraises.

    Hypoxylon fragiforme – Saint-Léger-en-Yvelines © Gilles Carcassès

    J’en ai coupé un en deux. La couche fertile en périphérie n’a pas la même structure que la partie interne.

    Retrouvez un autre champignon qui pousse sur le bois mort :

    Le Schizophylle commun


mardi 16 janvier 2024

  • Ischnodemus sabuleti
    Ischnodemus sabuleti – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Je bats quelques herbes jaunies dans un petit talus près de la Seine. La pêche est bonne : Rhyzobius litura, petite coccinelle brune et velue, Geocoris erythrocephalus et Geocoris megacephalus, deux compères de la famille des Geocoridae, et puis cette punaise mal fagotée aux ailes trop courtes pour son long abdomen. C’est une forme brachyptère d’un Ischnodemus (famille des Blissidae). Deux espèces très semblables sont candidates : Ischnodemus sabuleti et Ischnodemus quadratus. Pour les départager, il convient de prendre les mesures. La longueur des Ischnodemus sabuleti serait comprise entre 4,4 et 6mm, et celle des Ischnodemus quadratus s’établirait entre 3,25 et 4,6mm. Mon individu mesure 4,8mm de long, je le baptise donc Ishnodemus sabuleti d’autant que l’espèce serait plus fréquente au nord que l’autre et vivrait plus près de l’eau. Mais bien sûr, il y a localement des exceptions. Des essais en laboratoire d’entomologie ont démontré que ces prétendues espèces s’accouplaient entre elles très volontiers. D’ailleurs s’agit-il vraiment d’espèces distinctes ? C’est un bon sujet pour mettre de l’ambiance dans une soirée entre spécialistes.

    Ischnodemus sabuleti semble être majoritairement associée aux plantes des marais comme les Phragmites, les Phalaris et les Glyceria.

    Retrouvez un autre insecte des roselières :

    Anthocomus rufus

    Source :

    Lygaeidae volume 1 de Jean Péricart


lundi 15 janvier 2024

  • Une nouvelle Zygina ?
    Zygina sp. – Neuilly-sur-Marne (93) © Lucien Claivaz

    La chasse aux Typhlocybinae fait des émules !

    Voulez-vous encore une Zygina, ces petites cicadelles Typhlocybinae marquées de rouge ? Celle-ci n’évoque-t-elle pas fortement Zygina tithide, une espèce rare ? Elle a été trouvée par mon ami Lucien en battant des ronces à Neuilly-sur-Marne. Il l’a repéré à son dessin particulier parmi une centaine d’autres Zygina plus communes observées dans la journée.

    J’ai trouvé la même au parc du peuple de l’herbe, parmi plusieurs Zygina eburnea !

    Zygina sp. – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès
    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    C’est une femelle, comme l’atteste cette vue ventrale : on peut voir l’ovipositeur au bout de son abdomen.

    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Une bonne bille de clown !

    J’ai demandé à mon contact italien spécialiste de ces petites bêtes s’il confirmait Zygina tithide. Sa réponse est arrivée, ce n’est pas Zygina tithide mais une femelle Zygina eburnea, dans un habitus inhabituel. Il se trouve que cette variation chromatique pour cette espèce n’a jamais été illustrée dans la littérature scientifique. Pour combler ce manque, j’envoie donc mon individu en Italie à Francesco qui prépare une publication sur ce genre.

    Retrouvez une autre Zygina :

    Zygina griseombra

    Source :

    Homoptères Typhlocybidae, de H. Ribaut – Faune de France 31


  • Une nouvelle Zygina ?
    Zygina sp. – Neuilly-sur-Marne (93) © Lucien Claivaz

    La chasse aux Typhlocybinae fait des émules !

    Voulez-vous encore une Zygina, ces petites cicadelles Typhlocybinae marquées de rouge ? Celle-ci n’évoque-t-elle pas fortement Zygina tithide, une espèce rare ? Elle a été trouvée par mon ami Lucien en battant des ronces à Neuilly-sur-Marne. Il l’a repéré à son dessin particulier parmi une centaine d’autres Zygina plus communes observées dans la journée.

    J’ai trouvé la même au parc du peuple de l’herbe, parmi plusieurs Zygina eburnea !

    Zygina sp. – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès
    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    C’est une femelle, comme l’atteste cette vue ventrale : on peut voir l’ovipositeur au bout de son abdomen.

    Zygina sp. femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Une bonne bille de clown !

    J’ai demandé à mon contact italien spécialiste de ces petites bêtes s’il confirmait Zygina tithide. Sa réponse est arrivée, ce n’est pas Zygina tithide mais une femelle Zygina eburnea, dans un habitus inhabituel. Il se trouve que cette variation chromatique pour cette espèce n’a jamais été illustrée dans la littérature scientifique. Pour combler ce manque, j’envoie donc mon individu en Italie à Francesco qui prépare une publication sur ce genre.

    Retrouvez une autre Zygina :

    Zygina griseombra

    Source :

    Homoptères Typhlocybidae, de H. Ribaut – Faune de France 31


dimanche 14 janvier 2024

  • Les sales bêtes

    Dans un élan de rangement, je déménage quelques fourbis échoués dans des endroits improbables. Que celui ou celle qui n’a jamais entassé me jette la première pile !

    Je tombe donc par hasard sur L’Autre, journal satirique éphémère et gratuit de l’association Dallas, auquel j’avais eu l’honneur de collaborer en 2020. Il avait été distribué à Cergy-Pontoise à l’occasion d’une mémorable exposition de dessins de presse. Je ne résiste pas à l’envie de partager ici ma prose dont le thème est toujours autant d’actualité. Elle avait été publiée en son temps dans l’excellent blog Nature en ville à Cergy-Pontoise.

    La vache se meut dans son pré © Gilles Carcassès

    Pigeon vole, cheval au galop, écrevisse à la nage, bouge tes fesses et va ranger ta chambre !

    Notre belle langue fourmille d’expressions fleuries pour illustrer le besoin impérieux de mouvement du monde vivant. Ainsi la vache se meut dans son pré, et la raie glisse au fond des mers.

    Même les plantes rivalisent d’ingéniosité pour se déplacer : marcottes, boutures naturelles, graines ailées ou flottantes, ou digérées par les animaux. Ainsi va le grand bal de notre biodiversité familière.

    Et tout le monde est content, jusqu’au jour où paraît l’Autre, qu’on ne connaît pas et qui n’est pas de chez nous, l’infâme bestiole qui incarne nos peurs ancestrales et nos fantasmes morbides.

    Qui n’a entendu parler de cette araignée velue et affreusement venimeuse surgie d’un carton de bananes ? Il paraît que dans sa jungle natale, elle terrasse une grenouille taureau rien qu’en la regardant ! Et puis le silure venu d’au delà des Carpates que les amateurs de pêche sportive ont introduit un peu partout dans nos fleuves et nos plans d’eau, n’a-t-il pas une fois au bois de Boulogne gobé la baballe tombée à l’eau et le caniche avec ? Et ces hordes de loups venus de l’étranger : des croqueurs de moutons assoiffés de sang !

    Examinons calmement les faits.

    Les araignées exotiques introduites fortuitement ont bien peu de chances de s’établir sous notre climat (sauf exception). En revanche, c’est bien d’un cargo bananier en provenance d’Amérique du Sud que nous est arrivé il y a cent ans le Galinsoga, charmante adventice de nos potagers.

    Galinsoga quadriradiata – une américaine à Cergy (95) © Gilles Carcassès

    Le silure ne met pas de caniches à son menu, ou alors les trop maigres et il recrache poliment la laisse. Il débarrasse nos villes des pigeons en surpoids venus se désaltérer au bord du fleuve, et engloutit d’énormes quantités de ces écrevisses américaines échappées d’élevages qui tapissent le fond de nos étangs. Un animal utile à bien des égards !

    L’absence du loup en France, de 1937 à 1992, n’est en réalité qu’une minuscule parenthèse dans le destin de cette espèce bien de chez nous.

    Souvenons-nous, le propre de la nature, c’est le mouvement, vouloir la figer, c’est la tuer.


samedi 13 janvier 2024

  • Porella arboris-vitae
    Porella arboris-vitae – Albas (46) © Gilles Carcassès

    Le ruisseau des Payrols charrie une eau tellement chargée que son lit est encroûté de calcaire. Dans son cours supérieur, avec la pente plus prononcée, se forme une succession de vasques naturelles cascadant plaisamment les unes dans les autres. Ses rives sont ombragées par des chênes aux troncs garnis d’imposants manchons de mousses. Je crois reconnaître Exsertotheca crispa, et Aleniella complanata. Mais là sur cette branche, ces rameaux vert sombre sont d’une autre espèce.

    Porella arboris-vitae – Albas (46) © Gilles Carcassès

    Cette vue rapprochée montre des feuilles courtes imbriquées en écailles qui me rappellent Porella platyphylla. Mais il s’agit ici d’une autre hépatique à feuilles, aux rameaux plus irréguliers, Porella arboris-vitae.

    Porella arboris-vitae – Albas (46) © Alain Lecoq

    Les petits lobes de feuilles et les amphigastres sont dentés, ce qui est une des caractéristiques de Porella arboris-vitae.

    Chaud devant !

    La fiche de cette espèce dans le site British Bryological Society indique que le critère infaillible pour la reconnaître passe par le bout de la langue. Un tout petit fragment de cette hépatique mâché entre les incisives développe rapidement une très forte âcreté, et brûle comme du piment. Voilà qui pique ma curiosité, je dois absolument y goûter. Il m’a fallu dix bonnes minutes pour récupérer la sensibilité de ma langue !

    Retrouvez d’autres hépatiques à feuilles dans cet article :

    Les hépatiques


vendredi 12 janvier 2024

  • Camptotylus linae, Miridae mystère !
    Camptotylus linae – Chamarande (91) © Michel Diomard

    J’ai invité quelques connaissances, membres de l’Association des Naturalistes Parisiens, à partager avec moi une matinée de prospection hivernale au parc du peuple de l’herbe. Sous un soleil radieux, nous scrutons la rambarde du grand ponton le long de la Seine en crue à la recherche d’insectes et d’araignées. Michel trouve une jolie chrysomèle des milieux humides, Phyllotreta ochripes. Un peu plus loin en fauchant une touffe d’orties, je découvre un charançon inféodé à cette plante, Parethelcus pollinarius. Deux nouvelles espèces pour l’inventaire du parc, le contrat est rempli ! Avant de nous quitter, Michel me confie la photo d’une punaise Miridae dont la détermination lui résiste.

    La folle histoire de la Miridae mystère !

    A vrai dire, sa punaise au look étonnant me met également en échec, cette Miridae est une extra-terrestre ! Interrogé, Lucien me donne la piste d’une sous-famille plausible, celle des Phylinae.

    Je passe alors en revue plusieurs galeries de photos et je repère le genre Camptotylus dont les membres présentent cette macule noire sur les ailes. Je déniche sur internet une providentielle clé des Camptotylus (voir ci-dessous dans la première source) qui m’amène avec certitude à l’espèce Camptotylus linae.

    Michel me précise qu’il a trouvé la Miridae mystère en juillet 2023 dans une ballote noire, sur le quai de la gare de Chamarande, dans l’Essonne. Là, les choses se compliquent, Camptotylus linae est une espèce orientale inféodée aux tamaris ! L’observation la plus occidentale serait un individu trouvé en Turquie en 2019. Mais quid du tamaris ?

    Je navigue virtuellement avec l’application Street View dans le secteur de la gare de Chamarande. Dans le jardin d’un pavillon tout près du quai, devinez ce que je trouve : un tamaris !

    Cette observation serait une première pour cette espèce en Europe. Je note dans mon agenda d’aller impérativement secouer au mois de juillet prochain un certain nombre de tamaris de mon quartier !

    Retrouvez une autre Miridae des tamaris :

    Tuponia hippophaes

    Chamarande, ce nom me disait quelque chose, j’y suis déjà allé : une sacrée visite !

    Au Domaine départemental de Chamarande

    Sources :

    Fedor V. Konstantinov « Review of the genus Camptotylus Fieber, 1860 (Heteroptera: Miridae) with description of two new species, » American Museum Novitates 2008(3606), 1-23, (9 April 2008).

    Camptotylus linae – iNaturalist


jeudi 11 janvier 2024

  • Ptinus sexpunctatus
    Ptinus sexpunctatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Un coup de vent a renversé un grand saule mort, j’en profite pour inspecter les hautes branches maintenant accessibles et soulever quelques lambeaux d’écorce décollée. J’isole délicatement un petit coléoptère endormi, de 4mm. Dans ma manœuvre, une gouttelette d’eau l’a collé sur le dos au flacon d’observation que j’ai préparé pour lui. La disposition des taches blanches à l’avant de la tête et sur les élytres correspond à l’espèce Ptinus sexpunctatus, un membre de la famille des Ptinidae.

    Ptinus sexpunctatus – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Le scutellum est blanc également. Ces taches correspondent en fait à des zones recouvertes de poils transformés en écailles blanches. Au repos, il range ses antennes ventralement.

    Ptinus sexpunctatus se nourrirait de divers déchets dans les nids abandonnés d’hyménoptères (abeilles sauvages, guêpes, fourmis).

    Retrouvez un autre Ptinus :

    Ptinus bidens

    Sources :

    Clé d’dentification des Ptinus, par Coleonet

    Ptinus sexpunctatus, par Arthropodafotos


mercredi 10 janvier 2024

  • Microlinyphia impigra
    Microlinyphia impigra femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Sous le regard suspicieux d’un cygne, je balaie à grands coups de filet à papillons la cariçaie qui borde l’étang de la Galiotte. Je récupère une coccinelle orange et velue, Coccidula rufa, que j’avais trouvée à cet endroit il y a quelques mois et cette curieuse araignée de 3mm.

    Microlinyphia impigra femelle – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Son profil m’évoque la famille des Linyphiidae. C’est en effet dans cette famille que je trouve Microlinyphia impigra, une spécialiste des marécages. Pour capturer ses proies, cette araignée tisse une toile horizontale dans les laîches ou les roseaux.

    Cette espèce n’est pas commune parce que son milieu de vie n’est pas très répandu, mais elle n’est pas rare non plus.

    Retrouvez une autre Linyphiidae :

    Neriene peltata


mardi 9 janvier 2024

  • Nephus quadrimaculatus
    Nephus quadrimaculatus – Menucourt (95) © Gilles Carcassès

    Cette coccinelle est facile à reconnaître : 2 à 3 mm seulement, toute poilue avec 4 taches orange en virgule sur les élytres, c’est Nephus quadrimaculatus. Elle affectionne particulièrement les vieux murs couverts de lierre, et c’est dans cet environnement que je l’ai trouvée. Elle semble assez commune mais passe facilement inaperçue en raison de sa taille.

    Cette espèce consomme des cochenilles et d’autres petites proies.

    Retrouvez une autre petite coccinelle noire à quatre taches orange :

    Platynaspis luteorubra

    Source :

    Nephus quadrimaculatus, par UK Beetles


lundi 8 janvier 2024

  • Caenoplana variegata
    Caenoplana variegata – île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    L’île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy possède une très bel alignement de vieux platanes. Je décolle quelques morceaux d’une écorce crevassée, à la recherche d’hypothétiques Carabidae.

    Lovée dans une fissure cette chose baveuse et contrastée m’interpelle. Ne dirait-on pas un ver plathelminthe invasif ? Averti de la toxicité de ces vers, je déplace celui-ci prudemment en m’aidant d’une brindille.

    Caenoplana variegata – île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Il s’étire sur la feuille de lierre que je lui ai proposé. J’estime sa longueur à environ 7cm.

    Il s’agit de l’espèce Caenoplana variegata, originaire d’Australie et prédateur d’arthropodes. Ce sont surtout des cloportes, des mille-pattes et des araignées qui sont à son menu. Sa répartition en France est pour l’essentiel méditerranéenne et atlantique.

    Contrairement à d’autres plathelminthes invasifs, celui-ci ne consomme pas de vers de terre. En France, on ne lui connaît pas de reproduction sexuée, il se multiplie par scissiparité : le corps se coupe en plusieurs morceaux qui donnent chacun un nouvel individu. On ne lui connaît chez nous ni parasite ni prédateur. Même les poules n’en veulent pas.

    Je ne l’ai pas détruit. Longtemps après l’extinction de la race humaine, les plathelminthes seront peut-être les nouveaux maîtres du Monde. Je fais le pari qu’au terme de quelques dizaines de millions d’années d’évolution, ces êtres auront acquis quelque forme d’intelligence supérieure. Ils auront alors à cœur de préserver notre planète, dans l’harmonie et la bienveillance.

    Que faire si vous rencontrez un ver plathelminthe invasif ?

    Faites comme moi, envoyez votre photo au chercheur Jean-Lou Justine (voir ci-dessous) pour faire avancer la connaissance sur la répartition et l’écologie de ces espèces.

    Source :

    Blog: Plathelminthes terrestres invasifs, de Jean-Lou Justine

    Retrouvez une autre espèce invasive trouvée en bord de Seine :

    Acanalonia conica

    Pour comprendre où se situe cette espèce dans la classification du vivant, tapez le nom de l’espèce dans :

    L’arbre de vie


dimanche 7 janvier 2024

  • Steatoda nobilis
    Steatoda nobilis – Poissy © Gilles Carcassès

    Je monte l’escalier de sortie du parking souterrain de l’hôtel de ville et mon œil se pose sur une araignée que je ne connais pas. Elle non plus d’ailleurs.

    Pour une fois, je n’ai pas pris mon appareil photo, alors je pose mon cabas et lui tire le portrait avec mon téléphone portable. Une recherche rapide me permet d’identifier Steatoda nobilis. Cette espèce originaire de Madère et des Canaries s’est établie ça et là en Europe et en Amérique, au gré de transports de fruits exotiques. Mes photos faites, je me fraie un passage dans la foule du marché. Les cartons de bananes et de mangues sont à quelques pas de l’escalier !

    Seratoda nobilis est d’une taille impressionnante mais elle est bien inoffensive. Timide, elle se cache ordinairement au fond d’une fissure et n’est pas du tout agressive. Celle-ci, curieusement à découvert, devait être transie de froid. J’y suis retourné bien sûr, avec un meilleur équipement. La belle avait disparue.

    Retrouvez une autre Steatoda :

    Steatoda triangulosa


samedi 6 janvier 2024

  • Holcocranum saturejae
    Holcocranum saturejae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    Le tour de l’étang du Corra est une agréable promenade. J’y vais en semaine, il y a moins de monde. Un petit escalier m’invite à me rapprocher de la berge. Je bats quelques roseaux et récupère la belle Marpissa nivoyi, une araignée sauteuse qui a une particularité étonnante, elle est très agile en marche arrière !

    Cette petite punaise m’intrigue, elle ressemble fort à Chilacis typhae, une classique des roselières, mais certains détails semblent différents. J’examine quelques autres individus et me rends à l’évidence : c’est une autre espèce. Dans la famille de Chilacis typhae, les Artheneidae, je trouve Holcocranum saturejae qui correspond tout à fait. Le critère à observer, ce sont les quatre carènes blanches sur le pronotum, que n’a pas Chilacis typhae. Le dessin sur la tête diffère aussi. Cette espèce semble nettement plus rare, en tout cas elle est très peu souvent observée.

    En même temps !

    Holcocranum saturejae est une espèce méditerranéenne, mais étonnamment elle est présente aussi en Hongrie et en Allemagne, ainsi qu’en Afrique du sud et aux Etats-Unis. Elle se nourrit des graines de saules tombées à terre, mais aussi de celles des massettes (Typha sp.) bien que ces plantes soient botaniquement très éloignées.

    Holcocranum saturejae – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

    A quelques mètres, je trouve cet attendrissant juvénile qui pourrait bien être de la même espèce.

    Holcocranum saturejae – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Pris d’un doute, je vérifie toutes mes photos de Chilacis typhae. Et je découvre parmi elles un Holcocraum saturejae, photographié en septembre 2021 au parc du peuple de l’herbe !

    Cette espèce vient donc d’être nouvelle pour l’Ile-de-France, mais rétroactivement depuis 2021 !

    Retrouvez une autre punaise des roselières :

    Stenodema calcarata

    Source :

    Hémiptères Lygaeidae volume 1 de Jean Péricart – Faune de France 84A


vendredi 5 janvier 2024

  • Cercidia prominens
    Cercidia prominens – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

    Je récolte les derniers pieds de mouton de la saison en forêt de Rambouillet. En chemin, je glisse mon bac de battage au plus près d’une touffe de graminées au bord de la route forestière et je secoue. Bonne pioche ! Une araignée au look inédit pour moi m’observe du fond du bac. La répartition des couleurs sur le corps et sur les pattes permet de la déterminer facilement : c’est un mâle Cercidia prominens.

    Cercidia prominens – Poigny-la-Forêt © Gilles Carcassès

    En vue plongeante, la mise au point sur les pédipalpes montre l’épine caractéristique de l’espèce.

    Cercidia prominens est une araignée de petite taille (5mm). Elle est assez commune dans les landes, les lisières de forêts et les prairies calcaires. La femelle adulte passe l’hiver et le mâle peut être vu jusqu’en janvier. Cette espèce construit sa toile tout près du sol. Elle se laisse tomber à la moindre alerte, aussi est-elle difficile à observer.

    Retrouvez une autre Araneidae bien colorée :

    Singa nitidula


jeudi 4 janvier 2024

  • Oxycarenus modestus
    Oxycarenus modestus – île de la Dérivation à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Au bord de la Seine, les aulnes sont à leur aise et fructifient abondamment. Je secoue trois branches pour voir si un habitant s’y cache. Mon bac est rempli des graines tombées des cônes de cet arbre ! Une petite punaise les bouscule et se signale à mon attention. Je la place sur une feuille tombée à terre pour la photographier. Elle a une allure bien à elle et on ne peut confondre cette espèce qui justement vit sur les aulnes et hiverne parmi les cônes.

    Oxycarenus modestus est très présente en Europe de nord. Les mentions en Ile-de-France sont fort peu nombreuses, ce qui ne signifie pas qu’elle est rare.

    Retrouvez un autre membre de la famille des Oxycarenidae :

    Metopoplax ditomoides

    Un autre Oxycarenus :

    Oxycarenus pallens

    Source :

    Oxycarenus modestus, par British Bugs


mercredi 3 janvier 2024

  • Cakile maritima, la Roquette de mer
    Cakile maritima- Telgruc-sur-Mer (29) © Gilles Carcassès

    Le début de l’année est propice aux bonnes résolutions, alors c’est décidé, en 2024 je vous montre des plantes. Voici donc le Cakilier (Cakile maritima). Spécialiste des hauts de plage, cette plante pionnière pousse aussi bien dans le sable que dans les galets, souvent comme ci-dessus parmi les laisses de mer. Inutile de vous préciser qu’elle supporte les sols salés et les embruns. Cette Brassicaceae a une saveur piquante comme la roquette ou la moutarde. Elle est comestible, plutôt comme condiment que comme légume. Son amertume n’en fait pas un mets de choix.

    Cakile maritima- Telgruc-sur-Mer (29) © Gilles Carcassès

    Aux fleurs mauves disposées en longues grappes lâches succèdent des fruits courts qui permettent de reconnaître aisément la plante.

    Cakile maritima est une plante commune, on peut la trouver en France sur tout le littoral atlantique et méditerranéen.

    Retrouvez une autre Brassicaceae :

    La drave printannière

    Source :

    Cakile maritima, par DORIS


mardi 2 janvier 2024

  • Rose des sables
    Rose des sables – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    J’ai nettoyé l’objet de la photo mystère. Cette pierre était presque complètement couverte de mousses. Au premier plan, sa face enterrée, plus rose, n’a pas été verdie par des algues. A l’évidence, c’est du gypse, cristallisé sous la forme d’une rose des sables.

    La butte de l’Hautil toute proche est connue pour son sous-sol gypseux très instable. En effet ce minéral finit par se dissoudre dans les eaux d’infiltration. En raison des nombreux fontis et des risques d’effondrement, une partie de la forêt est même interdite aux promeneurs.

    Cette rose des sables est-elle d’origine locale ? Le gypse du Bassin parisien se présente en bancs compacts, plus ou moins mêlés de marnes. On peut y trouver de beaux cristaux, en forme de fers de lance, mais ils n’ont pas du tout cet aspect. Bien qu’on puisse trouver des roses des sables dans certains gisements du sud de la France, je pense que cette pierre a été rapportée d’un désert par un touriste. Elle ressemble beaucoup aux concrétions que l’on peut trouver dans le Sahara, par exemple.

    Mais alors, si c’est bien du gypse, pourquoi ne s’est-il pas dissous ainsi exposé aux intempéries ? Et si c’était de la barytine, dont les cristaux présentent un peu la même forme ? Pour les départager, il faut mesurer la densité. Je rassemble pour cela trois saladiers, deux casseroles, une balance de ménage et deux ingénieurs. J’obtiens fièrement le chiffre approximatif de 2.6. Sachant que le gypse a une densité de 2.3 et la barytine 4.5, la balance penche nettement vers le gypse. La pierre est donc arrivée récemment sur les lieux. Si elle pouvait parler, elle aurait sans doute une drôle d’histoire à raconter !

    Retrouvez un reportage sur un site géologique du Bassin parisien :

    En balade dans la Réserve Naturelle Régionale du site géologique de Limay

    En savoir plus sur le gypse du Bassin parisien :

    Le gypse de Cormeilles-en-Parisis, Fintan Corcoran – Musée du plâtre


lundi 1er janvier 2024

  • La photo mystère de janvier 2024

    Fidèles lecteurs, je vous souhaite une très bonne année !

    parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    En cherchant des mousses au parc du peuple de l’herbe, j’ai trouvé un trésor ! Est-ce un heureux présage pour la nouvelle année ?

    Le voyez-vous ? Je vous le montrerai demain.


dimanche 31 décembre 2023

  • Hydnum repandum, le Pied-de-mouton
    Hydnum repandum – La Boissière-Ecole © Gilles Carcassès

    Rien de tel qu’une fricassée de champignons des bois fraichement cueillis pour accompagner le chapon ! Nous voilà donc partis en expédition en forêt de Rambouillet. Sous les chênes et les pins en mélange, et parmi les fougères et les herbes fanées, nos trouvons de beaux spécimens de pieds-de-mouton et un bon panier de chanterelles. Je vous présente ici le pied-de-mouton, Hydnum repandum pour les mycologues.

    Hydnum repandum – La Boissière-Ecole © Gilles Carcassès

    Pour multiplier les surfaces fertiles sous un chapeau de champignon, la nature a inventé les lames pour les champignons à lamelles, et les pores pour les bolets. Les picots serrés sous le chapeau des Hydnum sont une troisième voie pour ce même objectif, produire un maximum de spores sur un espace réduit.

    De retour à la maison, je rase mes pieds-de-mouton. Le fait de supprimer les picots avant la cuisson permet de ne pas les retrouver éparpillés dans la poêle. Les très gros spécimens sont parfois amers, c’est pourquoi je les ébouillante avec de les faire dorer. Cela ôte l’amertume sans altérer leur parfum fruité ni leur texture agréable.

    Retrouvez un autre champignon comestible :

    Le cèpe des pins


samedi 30 décembre 2023

  • Parethelcus pollinarius
    Parethelcus pollinarius – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy (78) © Gilles Carcassès

    Je passe mon filet dans une touffe d’orties pour montrer à des amis Eupteryx urticae, une jolie cicadelle que l’on trouve sur cette plante. C’est un tout autre insecte que je capture, un petit charançon de 3mm ! Son thorax est anguleux et ses fémurs portent une grosse dent. Il s’agit de Parethelcus pollinarius, un coléoptère Curculionidae inféodé aux orties. Ses larves minent la base des tiges de sa plante hôte.

    Retrouvez un autre insecte des orties :

    Le grand puceron de l’ortie

    Source :

    Parethelcus pollinarius, par UK Beetles


vendredi 29 décembre 2023

  • Voria ruralis
    Voria ruralis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    En battant la végétation au pied d’un tilleul, je récupère cette mouche endormie. Aussi épineuse, avec un large cuilleron blanc sous l’aile : je vais la chercher dans la famille des Tachinidae !

    Voria ruralis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Le genre Voria est reconnaissable à la pilosité de la face : près de l’œil, à l’avant, un seul poil pointe vers le bas (si j’ai bien compris !). Après c’est facile : il n’existe qu’une espèce en France dans ce genre, c’est Voria ruralis. Les yeux non velus et la présence de fortes soies dressées sur le scutellum confirment la détermination.

    Voria ruralis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Cette espèce banale produit plusieurs générations dans l’année et parasite des chenilles, le plus souvent celles d’une noctuelle très commune, Autographa gamma.

    Retrouvez un autre Tachinidae :

    Peleteria iavana

    Sources :

    Genre Voria, dans Tachinidae Resources

    Manual of Neartic Diptera, dans Tachinidae Resources

    Voria ruralis, dans Tachinid Recording Scheme

    Mon sujet dans le forum insecte.org


jeudi 28 décembre 2023

  • Phyllotreta ochripes
    Phyllotreta ochripes – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy (78) © Gilles Carcassès

    La Seine en crue a inondé la roselière et lèche le grand ponton construit sur sa berge. La rambarde en bois devient une arche de Noé, j’y observe de nombreuses espèces d’araignées et d’insectes. Cette chrysomèle noire et jaune est un Phyllotreta et celui-ci avec ses pattes antérieures et médianes jaunes est identifiable, il s’agit de Phyllotreta ochripes.

    Cette espèce vit sur les Brassicaceae des milieux humides, notamment sur les Rorripa. Elle est assez commune.

    Retrouvez une autre Chrysomelidae des zones humides :

    La casside verte


mercredi 27 décembre 2023

  • Scathophaga suilla
    Scathophaga suilla – Chambourcy © Gilles Carcassès
    Scathophaga suilla – Chambourcy © Gilles Carcassès

    En allant ramasser un petit panier de chanterelles, je tombe sur cette mouche qui prend un bain de soleil sur le tronc d’un hêtre. Elle ressemble fort à la scatophage du fumier, Scathophaga stercoraria, cette belle blonde très commune que l’on voit en nombre sur les bouses et les crottins. Mais ce n’est pas cette espèce car les antennes ne sont pas noires.

    Je me plonge dans les clés de déterminations pour mettre un nom sur ma découverte. Heureusement, j’ai sur mes photos de quoi vérifier l’arista plumeuse sur le troisième article de l’antenne et un certain nombre de détails de la nervation des ailes. J’arrive à Scathophaga suilla, une des dix espèces du genre présentes en France selon l’INPN. On ne connaît à peu près rien de sa biologie mais il est très probable qu’elle se comporte comme Scathophaga stercoria, l’adulte étant prédateur d’autres insectes et la larve coprophage.

    Retrouvez une autre mouche étonnante trouvée en forêt :

    Coenomyia ferruginea

    Sources :

    Diptères (Brachycères), de E. Séguy

    Scathophagidae, Stuart Ball

    Scathophaga suilla, dans British Scathophagidae


mardi 26 décembre 2023

  • Les succès de 2023

    Quels sont les articles publiés en 2023 qui ont eu le plus de visites ? Je vous propose de découvrir le palmarès et de retrouver les sujets correspondants en cliquant sur les liens :

    Catégorie entomologie

    Adalia decempunctata © Gilles Carcassès

    Cette année, c’est un article de synthèse qui a remporté la palme : Les coccinelles à points blancs. Il permet d’identifier les différentes espèces de coccinelles à points blancs que l’on peut observer en Ile-de-France.

    Catégorie bryologie

    Brachythecium rutabulum © Gilles Carcassès

    Brachythecium rutabulum est une bien jolie mousse déguisée en guirlande lumineuse de Noël !

    Catégorie botanique

    Lys de Saint-Joseph © Gilles Carcassès

    Clivia miniata fait mon bonheur chaque printemps depuis plus de 40 ans !

    Catégorie reportage

    Cryptocephalus moraei © Gilles Carcassès

    Mon inventaire éclair 2023. Chaque année, un week-end de prospection entre naturalistes passionnés est organisé par l’ARB Ile-de-France. Ces Inventaires éclairs sont devenus incontournables !

    Catégorie mycologie

    Cordyceps gracilis © Gilles Carcassès

    Cordyceps gracilis, un champignon parasite de chenilles !

    Quels nouveaux trésors me réserve l’année 2024 ?

    Retrouvez la synthèse de l’an dernier :

    Les succès de 2022


lundi 25 décembre 2023

  • Guirlandes arachnéennes
    Fils d’araignées – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Des araignées ont tissé ces guirlandes de Noël à perte de vue dans cette jachère et même au-dessus des labours. Il faut que je découvre quel est l’artiste. Alors je plonge mon filet dans la végétation.

    Pardosa sp. – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Je remonte cette sympathique Lycosidae, une Pardosa reconnaissable à ses longues pattes épineuses. Les Pardosa ne tissent pas de toiles de chasse mais elles peuvent produire des fils de déplacement qu’elles utilisent en se laissant porter par le vent. Ici, ce sont des milliers de fils de déplacement qui brillent dans le soleil couchant.

    Tenuiphantes sp. – Thiverval-Grignon © Gilles Carcassès

    Pour en avoir le cœur net, je choisis un de ces fils et je le suis. Surprise, il traverse le chemin ! A son extrémité fixée sur une herbe, je découvre une araignée de 1,5mm qui a établi là une toile de chasse rudimentaire et désordonnée. Il s’agit d’un membre du genre Tenuiphantes mais comme je ne la prélève pas, l’espèce restera indéterminée. J’apprends que les Lyniphiidae, dont font partie les Tenuiphantes, sont coutumières de telles concentrations. Je trouve fascinant qu’une œuvre aussi gigantesque soit le fait d’aussi petits animaux !

    Le soleil va bientôt se coucher, il me faut poursuivre mon chemin. Chacun de mes pas brise sans doute une dizaine de ces fils.

    Retrouvez une autre Linyphiidae :

    Neriene peltata


dimanche 24 décembre 2023

  • Steatoda triangulosa
    Steatoda triangulosa – Beautheil-Saints (77) © Gilles Carcassès

    Jolie comme une boule de Noël !

    Derrière la porte effondrée d’une vieille grange nous découvrons cette magnifique araignée. Je reconnais Steatoda triangulosa au motif très particulier de son abdomen, en triangles emboités.

    Steatoda triangulosa – Beautheil-Saints (77) © Gilles Carcassès

    On peut rencontrer Steatoda triangulosa en Europe du sud dans des endroits chauds et secs, généralement cachée sous des pierres. Mais cette espèce a depuis fort longtemps investi nos maisons et dépendances. Synanthrope, elle est largement cosmopolite. C’est une espèce commune en France.

    J’en ai un couple dans ma véranda. J’aperçois parfois ces araignées discrètes quand je déplace les citronniers en pot.

    Retrouvez une autre Theridiidae :

    Paidiscura pallens

    Source :

    L’identification des espèces d’araignées à toile irrégulière de la région PACA, par Françoise Drouard et Anne Bounias-Delacour


samedi 23 décembre 2023

  • Cymus claviculus
    Cymus claviculus – Saint-Germain-de-Modéon (21) © Gilles Carcassès

    Le chemin forestier qui descend vers la rivière est gorgé d’eau. Je passe un coup de filet rasant dans les touffes d’un jonc très court et je récupère cette toute petite punaise de 3mm.

    Ce Cymidae est Cymus claviculus, on le reconnaît notamment à sa petite taille, à sa teinte claire et au dessin particulier de son scutellum. Il vit sur les joncs et les laîches, dont il pique les graines. On le trouve assez souvent sur le jonc des crapauds. Les adultes hivernent dans la litière ou sous une écorce décollée.

    Retrouvez un autre Cymus :

    Cymus melanocephalus

    Sources :

    Cymus claviculus, par British Bugs

    Inventaire analytique des Lygéidés de la Manche, par Alain Livory


vendredi 22 décembre 2023

  • Notiophilus quadripunctatus
    Notiophilus quadripunctatus – Plaisir © Gilles Carcassès

    C’est le moment de vérifier l’étanchéité de mes bottes. Cette grosse touffe de rubaniers à moitié immergés recèle peut-être des trésors. Dans mon filet, je découvre ce petit Carabidae aux reflets d’or ! Les gros yeux écartés et le large miroir sur le dessus des élytres ne permettent aucun doute : c’est un Notiophilus.

    Notiophilus quadripunctatus – Plaisir © Gilles Carcassès

    Là, il est en train de s’évader de mon bocaloscope !

    Ses élytres sont marqués de deux fossettes. Deux de chaque côté, cela fait les quatre points de Notiophilus quadripunctatus. La comparaison des largeurs des interstries confirme l’identification.

    Cette espèce est souvent trouvée aux abords des marais, mais elle fréquente aussi d’autres milieux. Son régime alimentaire est constitué de petits insectes et de collemboles.

    Retrouvez un autre Carabidae :

    Badister bullatus

    Source :

    Coléoptères carabiques première partie, par R. Jeannel


jeudi 21 décembre 2023

  • Typhlocybinae
    Linnavuoriana sexmaculata – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Les Cicadellidae comptent 22 000 espèces dans le Monde, et plus de 5000 appartiennent à la sous-famille des Typhlocybinae. Ce sont des cicadelles fluettes et souvent joliment ornées. En France, cette sous-famille serait riche de 300 espèces environ.

    Zyginidia sp. – Crespières © Gilles Carcassès

    Les Typhlocybinae se distinguent des autres sous-familles de cicadelles par la nervation alaire. Sur l’aile antérieure, les nervures transverses ne sont présentes que dans la partie apicale.

    Zygina rubrovittata – Plaisir © Gilles Carcassès

    Elles sont souvent inféodées à un groupe de plantes ou même parfois à une seule espèce. Par exemple, Alebra albostriella est polyphage sur les arbres caduques, Eupterycyba jucunda n’est présente que sur les aulnes et Zygina rubrovittata vit uniquement sur les callunes.

    Voici quelques espèces rencontrées en période hivernale, passant la mauvaise saison à l’abri dans des ronciers, des arbustes persistants ou des conifères. Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir et sur les liens ci-dessous pour retrouver leurs portraits :

    Frutioidea bisignata, Lindbergina aurovittata, Zygina angusta

    Zygina schneideri, Zygina eburnea, Zygina flammigera

    Zygina lunaris, Zygina nivea, Zyginella pulchra

    Voici la vidéo de ma présentation aux 15èmes Rencontres naturalistes d’Ile-de-France :

    Sur la vidéo, c’est à 04:43:20 : https://www.arb-idf.fr/rencontres-naturalistes-dile-de-france-2023/

    et mon diaporama :

    Le petit monde des Typhlocybinae


mercredi 20 décembre 2023

  • Aphalara maculipennis
    Aphalara maculipennis – Plaisir © Gilles Carcassès

    Les pieds dans la vase, je bats quelques plantes de la berge d’un étang en forêt de Sainte-Apolline. Je recueille cet insecte ailé, sans doute un homoptère de la famille des Psyllidae. Pas facile les psylles ! A tout hasard, je prends une photo.

    Il me faut de longues et patientes recherches pour repérer son sosie sur internet. Ce pourrait donc être Aphalara maculipennis. La clé anglaise citée dans les sources de cet article me permet de confirmer son identité.

    Aphalara maculipennis est une espèce inconnue en France mais elle a été observée en Belgique et aux Pays-Bas. Ses larves vivent protégées dans des galles formées de paquets serrés de feuilles crispées au sommet de tiges de renouées. Bigre, il faudra que j’y retourne !

    Retrouvez un autre psylle :

    Le psylle du cytise

    Sources :

    HOMOPTERA PSYLLOIDEA By lan D. Hodkinson & lan M. White

    Observation de Aphalara maculipennis dans Naturebasen


mardi 19 décembre 2023

lundi 18 décembre 2023

  • Paederus
    Paederus cf littoralis – Vouillé (79) © Gilles Carcassès

    Les élytres ne cachent que les premiers segments de l’abdomen de ce coléoptère : c’est un staphylin. La famille des Staphylinidae compte en France au moins 2000 espèces, cela fait beaucoup de chances de se tromper lorsqu’on tente une détermination ! Mais celui-ci avec ses couleurs vives me facilite la tache et j’arrive jusqu’au genre Paederus. Deux espèces communes me paraissent possibles : Paederus riparius et Paederus littoralis. Celui-ci pourrait être Paederus littoralis en raison de son thorax court et arrondi.

    Paederus cf riparius – Triel-sur-Seine © Gilles Carcassès

    Et cet autre, observé au bord de la Seine, avec son thorax plus allongé, pourrait être Paederus riparius. Mais il me faudrait voir la couleur des mandibules…

    Les adultes comme les larves des Paederus se nourrissent de petites proies qu’ils chassent dans la végétation.

    Plusieurs espèces de Paederus tropicaux sont très toxiques et provoquent de graves inflammations de la peau en cas de contact. Dans le doute, je m’abstiens de manipuler les Paederus indigènes.

    Retrouvez un autre staphylin :

    Tachynus subterraneus


dimanche 17 décembre 2023

  • Poecilocampa populi, le Bombyx du peuplier
    Poecilocampa populi – Vesvres (21) © Gilles Carcassès

    Au matin, je vide mon piège lumineux et j’inspecte les boites à œufs en carton que j’ai placées dedans. Ce papillon est caché sous l’une d’elles. Il s’agit de l’espèce Poecilocampa populi, le Bombyx du peuplier.

    Poecilocampa populi – Vesvres (21) © Gilles Carcassès

    Un front de bison !

    La vue de face est très étonnante. Je n’arrive pas à discerner ses antennes mais un détail me dit que c’est une femelle !

    Ponte de Poecilocampa populi – Vesvres (21) © Gilles Carcassès

    Plusieurs de mes boites sont en effet garnies de ces jolis œufs. Cette femelle, épuisée par sa ponte et son devoir accompli, refusera de s’envoler. Je la dépose dans un buisson.

    Les chenilles de Poecilocampa populi se nourrissent sur les peupliers, mais aussi les saules, les arbres fruitiers et d’autres feuillus. Ce papillon vole en novembre et décembre. Les œufs sont pondus sur les rameaux des arbres nourriciers.

    Retrouvez d’autres Lasiocampidae :

    Deux Gastropacha

    Source :

    Poecilocampa populi, par Lépi’Net


samedi 16 décembre 2023

  • Camptopus lateralis, l’Alydide des genêts
    Camptopus lateralis – Vesvres (21) © Gilles Carcassès

    Avec sa tête triangulaire et ses pattes postérieures extravagantes, cette punaise est très facile à reconnaître. Son nom vernaculaire est bien mal choisi car si on la trouve parfois dans les genêts, elle est en fait très polyphage. J’ai trouvé celle-ci dans une haie de cyprès de Leyland.

    Camptopus lateralis – Poissy © Gilles Carcassès

    Et cette jeune larve, observée en juin, était dans un ajonc. On la reconnaît à son thorax épineux et à son abdomen couvert de grosses pustules.

    Camptopus lateralis est une espèce très commune. Les adultes hivernent dans la litière.

    Retrouvez une autre punaise aux pattes étonnantes :

    Phymata crassipes

    Source :

    Camptopus lateralis, fiche descriptive dans l’INPN (Roland Lupoli – 2021)


vendredi 15 décembre 2023

  • Sminthurus viridis
    Sminthurus viridis – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    En passant mon filet dans des luzernes, je récupère cet animal dodu et poilu. Il a la taille d’un puceron (3mm) mais il saute dans mon bac d’observation : c’est un collembole !

    Sminthurus viridis est même l’un des plus gros collemboles globulaires de la faune française. Les agronomes le désignent comme un ravageur des cultures de trèfles et de luzernes, il broute les feuilles de ces plantes, n’en laissant que des squelettes. On rencontre fréquemment cette espèce dans les prairies grasses et les jardins.

    Ce collembole vit aussi sur les graminées et d’autres plantes basses, comme les betteraves. Lorsque l’été est suffisamment humide, il peut produire jusqu’à huit générations dans l’année.

    Retrouvez d’autres collemboles :

    Dicyrtomina ornata

    Anurida maritima

    Sources :

    Collemboles, par e-phytia

    Sminthurus viridis, par Aqua-Nat Photo

    Sminthurus, par collembola.org


jeudi 14 décembre 2023

  • Zygina griseombra
    Zygina griseombra – Saint-Thibault (21) © Gilles Carcassès

    J’obtiens cette cicadelle au battage de branches basses d’un charme. Elle a un air de famille avec les Zygina que j’ai déjà rencontrés, mais elle me paraît nouvelle. La consultation du site The True hoppers of the WP m’oriente vers Zygina griseombra. Un expert me confirme cette Thyphlocybinae plutôt rare et connue pour vivre sur les charmes.

    Ici, c’est un mâle, reconnaissable aux « chaussettes noires » sur les tarses postérieurs. En se posant dans mon bac, cette cicadelle a mal rangé son aile postérieure droite qui est passée devant l’aile antérieure gauche.

    Le site Gbif ne répertorie que 10 données pour cette espèce, dans les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg.

    Retrouvez deux autres Zygina :

    Zygina schneideri et Zygina flammigera


mercredi 13 décembre 2023

mardi 12 décembre 2023

  • Zygina angusta, nouvelle espèce pour le parc du peuple de l’herbe
    Zygina angusta – parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy © Gilles Carcassès

    Cette cicadelle aux yeux gris bleu saute vite et fort. Celle-ci était dans le feuillage marcescent d’un charme et elle n’est pas restée longtemps dans mon bac d’observation. Mais j’en vois assez pour reconnaître l’espèce Zygina angusta, que j’ai déjà observée en forêt de Rambouillet. On reconnaît cette espèce à son clavus enfumé contrastant avec le reste de l’aile antérieure dont le fond est blanc. Etymologiquement, clavus c’est le clou. Il s’agit de cette partie en forme de coin allongé, situé dorsalement après le scutellum, elle est ici piquetée de rouge.

    C’est une première observation pour le parc du peuple de l’herbe et c’est une deuxième donnée pour l’Ile-de-France dans la base de données naturalistes francilienne.

    Retrouvez un autre Typhlocybinae :

    Lindbergina aurovittata


lundi 11 décembre 2023

dimanche 10 décembre 2023

  • Gynandromorphus etruscus
    Gynandromorphus etruscus – Vouillé (79) © Gilles Carcassès

    Ce Carabidae traverse le chemin juste dans mes pas. Je le saisis et le place dans mon bac pour le photographier. Son allure inhabituelle me fait espérer une espèce intéressante.

    Les applications de reconnaissance par l’image ne me sont pour une fois d’aucun secours, il me faut donc parcourir les galeries photos des Carabidae. Je le trouve au bout de quelques pages : son nom est Gynandromorphus etruscus. Ce méridional apprécie les prairies et les friches sèches. On le rencontre dans les deux tiers sud de la France et il a déjà été vu en Ile-de-France (dans l’ancienne Seine-et-Oise !). On sait peu de choses de sa biologie, il est réputé phytophage et n’est pas très commun.

    Retrouvez un autre Carabidae :

    Ophonus ardosiacus

    Source :

    Coléoptères carabiques deuxième partie, par R Jeannel


samedi 9 décembre 2023

Traduction

Publications

Derniers articles publiés

Sites favoris


131 sites référencés au total

Brèves

30 mai 2014 - Sur Facebook : Lac de Créteil - 94000 - Val de Marne -…

Lac de Créteil - 94000 - Val de Marne - France

24 février 2014 - Nous contacter

Pour nous contacter, cliquez sur l’enveloppe.http://laccreteil.fr/spip.php?page=…