Merci à l’OPIE qui organisait ce soir-là pour ses adhérents franciliens une séance d’observation des papillons de nuit.
A la tombée de la nuit, nous marchons vers l’étang de la Vielle ferme. Le voile blanc éclairé dans la prairie n’attend plus que les premiers visiteurs.
22h30, c’est l’heure de la Louvette ! Cette hépiale très commune est connue des jardiniers car ses chenilles souterraines mangent parfois les racines de leurs légumes.
Attirés par les effluves d’une femelle captive apportée par Hervé, plusieurs mâles du Grand paon de nuit sont venus faire leur numéro. On en voit un ici en compagnie d’un bombyx de la ronce (en bas à gauche sur la photo) qui est déjà un gros papillon de nuit. Saturnia pyri atteint une envergure de 15 cm, ce qui en fait le plus grand lépidoptère d’Europe.
Jaune avec des dessins marrons, ce Totricidae est facile à reconnaître. Les chenilles d’Agapeta hamana consomment les racines de diverses plantes basses, dont celles des chardons.
Un petit blanc vient nous rendre visite. Il s’agit d’Idaea subsericeata, une des acidalies les plus communes dans les friches et les prairies. Elle vole d’avril à septembre.
Dans son beau manteau blanc à pois noirs, Spilosoma lubricipeda, l’écaille tigrée, fait toujours sensation ! Cet Erebidae qu’il ne faut pas confondre avec la femelle de l’écaille mendiante, est commune partout, même en milieu urbain.
Retrouvez une autre soirée de l’OPIE au parc du peuple de l’herbe :
Dans les herbes sèches, ce papillon de nuit au profil extravagant passe facilement inaperçu. Ses palpes poilus lui valent son surnom de Museau. Celui-ci est une femelle.
Voici le mâle de cette espèce, ses appendices dépassent des ailes. On peut le reconnaître aussi à ses antennes pectinées, mais sur cette photo il les cache sous ses ailes.
La vue de dessus n’est pas mal non plus !
Pterosoma palpina est un Notodontidae très commun, il vole de début avril à fin août. Ses chenilles vivent sur les saules et les peupliers, notamment les trembles.
La scène se passe dans une haie champêtre, le long d’une jachère sur le plateau agricole de Crespières. Ce que je prends pour un moucheron sur une feuille de prunellier est en fait un hyménoptère minuscule.
Tout est bizarre chez cet insecte : les flagelles des antennes garnis d’un duvet gris, l’ornementation du thorax surdimensionné et surtout la tête, comme fendue en deux ! Cette large dépression frontale lui permet de loger au repos ses antennes repliées.
Cette vue ventrale me montre d’impressionnantes mandibules acérées. Quelque chose me dit que celui-là ne suce pas que du nectar.
Après quelques recherches et l’aide bienvenue d’experts bien affûtés, j’arrive à cerner son identité. Il s’agit d’un mâle Perilampus ruficornis (de la famille des Perilampidae). Chez cette espèce, la femelle a les antennes orange.
Cet hyménoptère serait un hyperparasite de larves de diptères Tachinidae, et d’hyménoptères Braconidae et Ichneumonidae, eux-mêmes parasitoïdes de chenilles.
Peut-être que ses mandibules lui servent lors de l’émergence pour découper la dépouille de la chenille ?
De belles touffes de Centranthus ont été plantées au bord de la nouvelle rue qui traverse le centre d’entrainement du PSG. J’y recherche ces petits Canthophorus qui parfois fréquentent cette plante. Au bout d’un moment, je finis par trouver une de ces petites punaises noires qui grimpe sur une tige. Mais elle se laisse tomber à mon approche. Je la rattrape et lui propose une feuille de lierre.
La voici un peu plus tranquille et je peux la photographier.
Elle explore aussi mon bocal de transport, dans cette position j’aperçois son rostre sous sa tête. Tous les critères sont réunis pour l’espèce Canthophorus maculipes, notamment la bordure blanche bien nette et la tache claire sur les tibias. En consultant l’INPN, j’apprends que l’espèce a changé de nom, on doit maintenant l’appeler Adomerus maculipes.
Adomerus maculipes est inféodé à l’espèce Centranthus ruber, la valériane rouge. Comme sa plante hôte, c’est une méditerranéenne. Elle voyage sans doute avec les livraisons de pépinières et gagne ainsi de nouvelles contrées.
J’ai le plaisir de vous présenter Phyllobius betulinus, Curculionidae souvent présent au mois de mai sur les aubépines, les merisiers, les prunelliers. Les courtes écailles vertes mêlées de longs poils blonds et les antennes robustes sont caractéristiques de l’espèce. La zone de la suture des élytres est parfois dénudée en raison de la perte des écailles, laissant alors apparaître le fond noir.
Cet adorable petit coléoptère gambade sur la boiserie du velux, en compagnie d’une coccinelle à deux points. J’aère la pièce, ainsi s’il veulent sortir, ils pourront le faire.
Ce bigarré appartient à la famille des Dermestidae. D’après son nom, je devine que l’adulte butine volontiers les bouillons blancs (Verbascum en latin). Il a un deuxième nom : l’anthrène des tapis. Je crois comprendre ce que mange sa larve. Pas si adorable que ça, finalement !
Ce sont bien des écailles, comme chez les papillons, qui sont colorées et dessinent ses motifs.
Je vous ai déjà présenté deux cercopes : Cercopis intermedia et Cercopis vulnerata. Voici Haematoloma dorsata, une espèce très proche de la même famille (les Cercopidae), trouvée dans une prairie sous un pin sylvestre. On la reconnaît notamment au bord externe de son aile antérieure presque entièrement rouge.
Les larves de cette espèce vivent sur les racines des graminées, et les adultes sur les pins.
Cette magnifique chenille de noctuelle, observée sur une branche de prunier, n’est pas celle d’une cucullie. Il s’agit de celle de Diloba caeruleocephala, seule espèce en France de la sous-famille des Dilobinae.
Son nom vernaculaire, Double-Oméga, fait référence au dessin particulier des ailes du papillon. C’est une noctuelle très tardive qui vole en octobre et novembre. Les chenilles sont visibles en mai dans les prunelliers et les arbres fruitiers.
Au bord d’une prairie et en limite d’un bois de pins sylvestres et de genévriers, je tombe sur cette orchidée singulière.
Cette belle orchidée au casque clair pourrait-elle être le résultat d’une hybridation entre deux espèces proches, Orchis purpurea et Orchis militaris ? Voyons ci-dessous les parents présumés, présents en nombre sur place :
Les hybridations entre espèces d’Orchis sont fréquentes mais elles sont difficiles à distinguer de simples variations. Si c’est un Orchis pourpre, c’est une forme particulièrement séduisante.
Cercopis vulnerata, facile à trouver dans les jardins et les prairies, est le plus commun des cercopes de France. Il peut être facilement distingué d’une espèce proche, Cercopis sanguinolenta en observant la forme de ses taches rouges ou orange. Chez Cercopis vulnerata, celles qui sont à l’épaule se rejoignent presque à la suture des élytres, tandis que les taches près de l’apex forment sur chaque élytre une sorte de V large aux courbes généreuses.
Disparu dans les étoiles !
J’aime bien amuser les enfants avec cet homoptère dont le dessin m’évoque le masque d’un guerrier venu d’une autre planète. En progressant très lentement, on peut approcher son doigt assez près de l’animal, mais au moment où l’on ne s’y attend pas, il disparaît par surprise d’un bond si puissant que l’œil ne peut le suivre !
Retrouvez un autre cercope dont la biologie est semblable :
Un hyménoptère s’est posé sur une feuille d’alliaire à l’orée d’un petit bois. Je m’approche doucement, l’insecte est très actif et difficile à photographier. Il s’agit d’une tenthrède, un hyménoptère du sous-ordre des symphytes et de la famille des Tenthredinidae, pour être précis. Les symphytes ressemblent à des guêpes qui auraient oublié d’avoir la taille de guêpe.
Le grand ptérostigma noir et jaune sur l’aile et la bande claire sur le côté de l’abdomen rouge et noir m’orientent vers l’espèce Aglaostigma fulvipes.
Cette vue de face permet d’apprécier la localisation des taches jaunes et de préciser qu’il s’agit d’un mâle, la femelle n’ayant pas de jaune sur le front au-dessus de l’implantation des antennes.
Les fausses chenilles d’Aglaostigma fulvipes se nourrissent de gaillets. Le gaillet gratteron (Gallium aparine), une de ses plantes hôtes préférées, est très présent dans cette lisière.
En bordure de la forêt de Saint-Germain-en-Laye ce gros hanneton somnole dans le feuillage d’une branche basse de chêne. Les feuillets constituant la massue de ses antennes ne sont pas très développés : c’est une femelle.
Le dessus du thorax rouge et la pointe terminale de son abdomen courte et fine sont des critères déterminants pour l’espèce Melolontha hippocastani, l’un des deux gros hannetons communs que l’on peut rencontrer en Ile-de-France.
Melolontha hippocastani s’active au crépuscule et se nourrit de feuilles d’arbres. La larve vit trois ans dans le sol où elle mange des racines.
L’orchis militaire est rare en Ile-de-France. Dans les Yvelines, elle est essentiellement cantonnée dans le secteur nord-ouest du département. Sa présence à Saint-Martin-la-Garenne n’est donc pas une surprise.
Elle se distingue de l’orchis pourpre, beaucoup plus commune, par ses tons plus clairs, son casque rose pâle et son labelle plus élancé et plus échancré. Chez l’orchis singe, qui lui ressemble aussi, les quatre lobes du labelle sont de largeur égale.
Orchis militaris apprécie les situations ensoleillées et les sols calcaires.
Harpocera thoracica vit sur les chênes et on ne voit les adultes que de fin avril à fin mai lorsque ces arbres sont en fleurs. Elle se nourrirait de la sève des boutons floraux et aussi de pucerons.
J’ai obtenu celle-ci au battage de branches basses d’un chêne au parc de la Charmille, en lisière de forêt, dans une situation bien ensoleillée. L’espèce passe presque toute l’année au stade de l’œuf, le développement larvaire ne durant que deux semaines. Sa présence fugace et son comportement alimentaire expliquent sans doute le faible nombre d’observations pour cette espèce.
Un petit papillon brun traverse la clairière et se pose sur un buisson. Mon amie Chantal prend cette photo au téléobjectif. Ce sera la seule, car il s’envole et disparaît, ne me laissant pas tenter mon approche.
Enfin, une Lucine !
Je traque cette espèce sur les coteaux calcaires de Crespières depuis plusieurs années. J’avais bien trouvé sa ponte au revers de feuilles de primevères mais, à ma grande déception, point de chenilles ni de papillons !
Hamearis lucina, seul représentant en Europe de la famille des Riodinidae, est rare en Ile-de-France et cantonnée à quelques milieux favorables, essentiellement des coteaux calcaires. Afin de suivre sa population, et dans l’espoir d’identifier de nouvelles stations, l’OPIE, l’ARB Ile-de-France et l’ensemble de leurs partenaires ont lancé un programme de sciences participatives, intitulé J’allucine, une lucine, invitant tous les naturalistes à rechercher et photographier cette espèce et à saisir leurs données via le portail GéoNat’IdF.
Je débusque ce moucheron sur un arbre près de la Seine. Sa ressemblance avec un moustique est trompeuse puisqu’il n’est pas de la famille des Culicidae, mais de celle des Chironomidae. Les couleurs de l’abdomen et l’ornementation particulière des ailes m’orientent vers le genre Stenochironomus.
Sur les 110 espèces de ce genre qui peuplent le Monde, deux sont documentées en France, Stenochironomu gibbus et Stenochironomus fascipennis. Les photos de cette dernière espèce montrent une deuxième bande grise bien marquée à l’apex des ailes. Serions-nous donc en présence de Stenochironomus gibbus ? En fait, rien ne prouve qu’il n’existe pas d’autres espèces de Stenochironomus en France.
En cherchant de la documentation pour confirmer ma détermination, j’apprends avec intérêt que les chercheurs en chironomes (c’est un métier !) ont établi une bibliothèque de codes barres d’ADN, moyen le plus pratique et plus sûr selon eux pour identifier ces bestioles. Il paraît même que le fragment 658-bp du gène mitochondrial cytochrome c oxydase I est d’un grand secours dans cet exercice. Mais ce n’est pas à la portée de l’amateur que je suis.
Les larves des Stenochironomus vivent dans le bois pourri, les feuilles mortes, et parfois dans les feuilles flottantes de plantes aquatiques.
En longeant une haie champêtre sur le plateau agricole de Crespières, je rencontre ce coléoptère. Ses reflets bleu sombre et son pronotum rouge m’intriguent, elle me rappelle Chilotomina nigritarsis mais n’a pas les pieds noirs. Il s’agit de Smaragdina salicina, une autre chrysomèle, assez commune sur les saules et les aubépines. Elle fréquente aussi les trèfles et les prunelliers.
Celle-ci est posée sur une feuille de troène, mais il est vrai que les prunelliers dominent dans cette haie. L’espèce consomme les feuilles et les fleurs de ses plantes hôtes.
mercredi 31 mai 2023
Merci à l’OPIE qui organisait ce soir-là pour ses adhérents franciliens une séance d’observation des papillons de nuit.
A la tombée de la nuit, nous marchons vers l’étang de la Vielle ferme. Le voile blanc éclairé dans la prairie n’attend plus que les premiers visiteurs.
22h30, c’est l’heure de la Louvette ! Cette hépiale très commune est connue des jardiniers car ses chenilles souterraines mangent parfois les racines de leurs légumes.
Attirés par les effluves d’une femelle captive apportée par Hervé, plusieurs mâles du Grand paon de nuit sont venus faire leur numéro. On en voit un ici en compagnie d’un bombyx de la ronce (en bas à gauche sur la photo) qui est déjà un gros papillon de nuit. Saturnia pyri atteint une envergure de 15 cm, ce qui en fait le plus grand lépidoptère d’Europe.
Jaune avec des dessins marrons, ce Totricidae est facile à reconnaître. Les chenilles d’Agapeta hamana consomment les racines de diverses plantes basses, dont celles des chardons.
Un petit blanc vient nous rendre visite. Il s’agit d’Idaea subsericeata, une des acidalies les plus communes dans les friches et les prairies. Elle vole d’avril à septembre.
Dans son beau manteau blanc à pois noirs, Spilosoma lubricipeda, l’écaille tigrée, fait toujours sensation ! Cet Erebidae qu’il ne faut pas confondre avec la femelle de l’écaille mendiante, est commune partout, même en milieu urbain.
Retrouvez une autre soirée de l’OPIE au parc du peuple de l’herbe :
Soirée papillons au parc du peuple de l’herbe
mardi 30 mai 2023
Quel museau !
Dans les herbes sèches, ce papillon de nuit au profil extravagant passe facilement inaperçu. Ses palpes poilus lui valent son surnom de Museau. Celui-ci est une femelle.
Voici le mâle de cette espèce, ses appendices dépassent des ailes. On peut le reconnaître aussi à ses antennes pectinées, mais sur cette photo il les cache sous ses ailes.
La vue de dessus n’est pas mal non plus !
Pterosoma palpina est un Notodontidae très commun, il vole de début avril à fin août. Ses chenilles vivent sur les saules et les peupliers, notamment les trembles.
Retrouvez d’autres Notodontidae :
Le Capuchon
Le Bucéphale
lundi 29 mai 2023
La scène se passe dans une haie champêtre, le long d’une jachère sur le plateau agricole de Crespières. Ce que je prends pour un moucheron sur une feuille de prunellier est en fait un hyménoptère minuscule.
Tout est bizarre chez cet insecte : les flagelles des antennes garnis d’un duvet gris, l’ornementation du thorax surdimensionné et surtout la tête, comme fendue en deux ! Cette large dépression frontale lui permet de loger au repos ses antennes repliées.
Cette vue ventrale me montre d’impressionnantes mandibules acérées. Quelque chose me dit que celui-là ne suce pas que du nectar.
Après quelques recherches et l’aide bienvenue d’experts bien affûtés, j’arrive à cerner son identité. Il s’agit d’un mâle Perilampus ruficornis (de la famille des Perilampidae). Chez cette espèce, la femelle a les antennes orange.
Cet hyménoptère serait un hyperparasite de larves de diptères Tachinidae, et d’hyménoptères Braconidae et Ichneumonidae, eux-mêmes parasitoïdes de chenilles.
Peut-être que ses mandibules lui servent lors de l’émergence pour découper la dépouille de la chenille ?
Retrouvez un autre hyperparasite :
Hemipenthes morio
Sources :
Les espèces françaises de Perilampus, de J. R. Steffan
Perilampus neglectus et autres espèces négligées: nouvelles mentions de Perilampidae paléarctiques (Hymenoptera, Chalcidoidea), avec une clé pour les espèces européennes de Perilampus – Mircea-Dan Mitroiu, Evangelos Koutsoukos
dimanche 28 mai 2023
De belles touffes de Centranthus ont été plantées au bord de la nouvelle rue qui traverse le centre d’entrainement du PSG. J’y recherche ces petits Canthophorus qui parfois fréquentent cette plante. Au bout d’un moment, je finis par trouver une de ces petites punaises noires qui grimpe sur une tige. Mais elle se laisse tomber à mon approche. Je la rattrape et lui propose une feuille de lierre.
La voici un peu plus tranquille et je peux la photographier.
Elle explore aussi mon bocal de transport, dans cette position j’aperçois son rostre sous sa tête. Tous les critères sont réunis pour l’espèce Canthophorus maculipes, notamment la bordure blanche bien nette et la tache claire sur les tibias. En consultant l’INPN, j’apprends que l’espèce a changé de nom, on doit maintenant l’appeler Adomerus maculipes.
Adomerus maculipes est inféodé à l’espèce Centranthus ruber, la valériane rouge. Comme sa plante hôte, c’est une méditerranéenne. Elle voyage sans doute avec les livraisons de pépinières et gagne ainsi de nouvelles contrées.
Retrouvez une autre Cydnidae :
Cydnus aterrimus
Source :
Les punaises Pentatomoidea de France, de Roland Lupoli et François Dusoulier
samedi 27 mai 2023
J’ai le plaisir de vous présenter Phyllobius betulinus, Curculionidae souvent présent au mois de mai sur les aubépines, les merisiers, les prunelliers. Les courtes écailles vertes mêlées de longs poils blonds et les antennes robustes sont caractéristiques de l’espèce. La zone de la suture des élytres est parfois dénudée en raison de la perte des écailles, laissant alors apparaître le fond noir.
Retrouvez un autre Phyllobius :
Phyllobius pyri
Source :
vendredi 26 mai 2023
Cet adorable petit coléoptère gambade sur la boiserie du velux, en compagnie d’une coccinelle à deux points. J’aère la pièce, ainsi s’il veulent sortir, ils pourront le faire.
Ce bigarré appartient à la famille des Dermestidae. D’après son nom, je devine que l’adulte butine volontiers les bouillons blancs (Verbascum en latin). Il a un deuxième nom : l’anthrène des tapis. Je crois comprendre ce que mange sa larve. Pas si adorable que ça, finalement !
Ce sont bien des écailles, comme chez les papillons, qui sont colorées et dessinent ses motifs.
Retrouvez d’autres Dermestidae :
Ctesias serra
Dermestes lardarius
jeudi 25 mai 2023
Je vous ai déjà présenté deux cercopes : Cercopis intermedia et Cercopis vulnerata. Voici Haematoloma dorsata, une espèce très proche de la même famille (les Cercopidae), trouvée dans une prairie sous un pin sylvestre. On la reconnaît notamment au bord externe de son aile antérieure presque entièrement rouge.
Les larves de cette espèce vivent sur les racines des graminées, et les adultes sur les pins.
Retrouvez d’autres insectes des pins :
Ryacionia buoliana
Thera obeliscata
Sources :
Haematoloma dorsata, par e-phytia
Clé des Cercopidae du Massif Armoricain, de François Dusoulier
mercredi 24 mai 2023
Cette magnifique chenille de noctuelle, observée sur une branche de prunier, n’est pas celle d’une cucullie. Il s’agit de celle de Diloba caeruleocephala, seule espèce en France de la sous-famille des Dilobinae.
Son nom vernaculaire, Double-Oméga, fait référence au dessin particulier des ailes du papillon. C’est une noctuelle très tardive qui vole en octobre et novembre. Les chenilles sont visibles en mai dans les prunelliers et les arbres fruitiers.
Retrouvez une autre chenille de Noctuidae :
La chevelure dorée
mardi 23 mai 2023
Au bord d’une prairie et en limite d’un bois de pins sylvestres et de genévriers, je tombe sur cette orchidée singulière.
Cette belle orchidée au casque clair pourrait-elle être le résultat d’une hybridation entre deux espèces proches, Orchis purpurea et Orchis militaris ? Voyons ci-dessous les parents présumés, présents en nombre sur place :
Les hybridations entre espèces d’Orchis sont fréquentes mais elles sont difficiles à distinguer de simples variations. Si c’est un Orchis pourpre, c’est une forme particulièrement séduisante.
Retrouvez un autre hybride d’Orchis :
Orchis purpurea x simia
lundi 22 mai 2023
Cercopis vulnerata, facile à trouver dans les jardins et les prairies, est le plus commun des cercopes de France. Il peut être facilement distingué d’une espèce proche, Cercopis sanguinolenta en observant la forme de ses taches rouges ou orange. Chez Cercopis vulnerata, celles qui sont à l’épaule se rejoignent presque à la suture des élytres, tandis que les taches près de l’apex forment sur chaque élytre une sorte de V large aux courbes généreuses.
Disparu dans les étoiles !
J’aime bien amuser les enfants avec cet homoptère dont le dessin m’évoque le masque d’un guerrier venu d’une autre planète. En progressant très lentement, on peut approcher son doigt assez près de l’animal, mais au moment où l’on ne s’y attend pas, il disparaît par surprise d’un bond si puissant que l’œil ne peut le suivre !
Retrouvez un autre cercope dont la biologie est semblable :
Cercopis intermedia
dimanche 21 mai 2023
Un hyménoptère s’est posé sur une feuille d’alliaire à l’orée d’un petit bois. Je m’approche doucement, l’insecte est très actif et difficile à photographier. Il s’agit d’une tenthrède, un hyménoptère du sous-ordre des symphytes et de la famille des Tenthredinidae, pour être précis. Les symphytes ressemblent à des guêpes qui auraient oublié d’avoir la taille de guêpe.
Le grand ptérostigma noir et jaune sur l’aile et la bande claire sur le côté de l’abdomen rouge et noir m’orientent vers l’espèce Aglaostigma fulvipes.
Cette vue de face permet d’apprécier la localisation des taches jaunes et de préciser qu’il s’agit d’un mâle, la femelle n’ayant pas de jaune sur le front au-dessus de l’implantation des antennes.
Les fausses chenilles d’Aglaostigma fulvipes se nourrissent de gaillets. Le gaillet gratteron (Gallium aparine), une de ses plantes hôtes préférées, est très présent dans cette lisière.
Retrouvez une autre tenthrède :
Rhogogaster chlorosoma
Source:
Aglaostigma fulvipes – The Sawflies (Symphyta) of Britain and Ireland
samedi 20 mai 2023
En bordure de la forêt de Saint-Germain-en-Laye ce gros hanneton somnole dans le feuillage d’une branche basse de chêne. Les feuillets constituant la massue de ses antennes ne sont pas très développés : c’est une femelle.
Le dessus du thorax rouge et la pointe terminale de son abdomen courte et fine sont des critères déterminants pour l’espèce Melolontha hippocastani, l’un des deux gros hannetons communs que l’on peut rencontrer en Ile-de-France.
Melolontha hippocastani s’active au crépuscule et se nourrit de feuilles d’arbres. La larve vit trois ans dans le sol où elle mange des racines.
Retrouvez un autre Melolontha :
Melolontha melolontha
Source :
Melolontha hippocastani, fiche descriptive dans l’INPN (A. Horellou – 2015)
vendredi 19 mai 2023
L’orchis militaire est rare en Ile-de-France. Dans les Yvelines, elle est essentiellement cantonnée dans le secteur nord-ouest du département. Sa présence à Saint-Martin-la-Garenne n’est donc pas une surprise.
Elle se distingue de l’orchis pourpre, beaucoup plus commune, par ses tons plus clairs, son casque rose pâle et son labelle plus élancé et plus échancré. Chez l’orchis singe, qui lui ressemble aussi, les quatre lobes du labelle sont de largeur égale.
Orchis militaris apprécie les situations ensoleillées et les sols calcaires.
Retrouvez une autre orchidée :
L’orchis bouc
Source :
Orchis militaris, fiche descriptive par le CBNBP
jeudi 18 mai 2023
Harpocera thoracica vit sur les chênes et on ne voit les adultes que de fin avril à fin mai lorsque ces arbres sont en fleurs. Elle se nourrirait de la sève des boutons floraux et aussi de pucerons.
J’ai obtenu celle-ci au battage de branches basses d’un chêne au parc de la Charmille, en lisière de forêt, dans une situation bien ensoleillée. L’espèce passe presque toute l’année au stade de l’œuf, le développement larvaire ne durant que deux semaines. Sa présence fugace et son comportement alimentaire expliquent sans doute le faible nombre d’observations pour cette espèce.
Retrouvez une autre punaise Miridae des chênes :
Dryophilocoris flavoquadrimaculatus
Source :
Harpocera thoracica, par British Bugs
mercredi 17 mai 2023
Un petit papillon brun traverse la clairière et se pose sur un buisson. Mon amie Chantal prend cette photo au téléobjectif. Ce sera la seule, car il s’envole et disparaît, ne me laissant pas tenter mon approche.
Enfin, une Lucine !
Je traque cette espèce sur les coteaux calcaires de Crespières depuis plusieurs années. J’avais bien trouvé sa ponte au revers de feuilles de primevères mais, à ma grande déception, point de chenilles ni de papillons !
Hamearis lucina, seul représentant en Europe de la famille des Riodinidae, est rare en Ile-de-France et cantonnée à quelques milieux favorables, essentiellement des coteaux calcaires. Afin de suivre sa population, et dans l’espoir d’identifier de nouvelles stations, l’OPIE, l’ARB Ile-de-France et l’ensemble de leurs partenaires ont lancé un programme de sciences participatives, intitulé J’allucine, une lucine, invitant tous les naturalistes à rechercher et photographier cette espèce et à saisir leurs données via le portail GéoNat’IdF.
La Lucine est classée vulnérable sur la liste rouge des rhopalocères et zygènes d’Ile-de-France.
Retrouvez un autre papillon aux dessins orange et noir :
Le Chiffre
mardi 16 mai 2023
Je débusque ce moucheron sur un arbre près de la Seine. Sa ressemblance avec un moustique est trompeuse puisqu’il n’est pas de la famille des Culicidae, mais de celle des Chironomidae. Les couleurs de l’abdomen et l’ornementation particulière des ailes m’orientent vers le genre Stenochironomus.
Sur les 110 espèces de ce genre qui peuplent le Monde, deux sont documentées en France, Stenochironomu gibbus et Stenochironomus fascipennis. Les photos de cette dernière espèce montrent une deuxième bande grise bien marquée à l’apex des ailes. Serions-nous donc en présence de Stenochironomus gibbus ? En fait, rien ne prouve qu’il n’existe pas d’autres espèces de Stenochironomus en France.
En cherchant de la documentation pour confirmer ma détermination, j’apprends avec intérêt que les chercheurs en chironomes (c’est un métier !) ont établi une bibliothèque de codes barres d’ADN, moyen le plus pratique et plus sûr selon eux pour identifier ces bestioles. Il paraît même que le fragment 658-bp du gène mitochondrial cytochrome c oxydase I est d’un grand secours dans cet exercice. Mais ce n’est pas à la portée de l’amateur que je suis.
Les larves des Stenochironomus vivent dans le bois pourri, les feuilles mortes, et parfois dans les feuilles flottantes de plantes aquatiques.
Retrouvez un autre Chironomidae :
Sphaeromias pictus
Source :
Étude taxonomique sur le genre Stenochironomus Kieffer de la réserve naturelle de Baishanzu, Chine (Diptères, Chironomidae) – Chanson Chao , Bin-Qing Zhu, Joel Moubayed-Breil, Teng Lei, Xin Qi
lundi 15 mai 2023
En longeant une haie champêtre sur le plateau agricole de Crespières, je rencontre ce coléoptère. Ses reflets bleu sombre et son pronotum rouge m’intriguent, elle me rappelle Chilotomina nigritarsis mais n’a pas les pieds noirs. Il s’agit de Smaragdina salicina, une autre chrysomèle, assez commune sur les saules et les aubépines. Elle fréquente aussi les trèfles et les prunelliers.
Celle-ci est posée sur une feuille de troène, mais il est vrai que les prunelliers dominent dans cette haie. L’espèce consomme les feuilles et les fleurs de ses plantes hôtes.
Retrouvez un autre Chrysomelidae :
La Chrysomèle Totoro
Source :
COLEOPTERES CHRYSOMELIDAE CLYTRINAE
de France continentale et de Corse
Par Cédric Alonso