Que vont me donner ces genêts en fleur au bord de l’allée forestière ? Je tente ma chance avec mon bac de battage.
Quelques diptères s’envolent très vite, il me reste plusieurs araignées dont une belle Gibbaranea bituberculata. Je reconnais aussi la chrysomèle Gonioctena olivacea inféodée aux Fabaceae. Beaucoup de petits coléoptères se dispersent quand j’écarte les fleurs fanées tombées dans mon bac. Je jette mon dévolu sur celui-ci en raison de sa relative grande taille (5mm) et de ses antennes à la massue particulière. Ma photo permet de déterminer Cychramus luteus, un Nitidulidae forestier très commun sur les fleurs où il se nourrit de pollen. Ses larves vivent probablement dans des champignons.
Des gros troncs de hêtres sont empilés le long de l’allée forestière. Je scrute méthodiquement les tranches exposées au soleil, en quête de longicornes. Je trouve quelques callidies sanguines et celui-ci, totalement inconnu pour moi. Mesosa curculionides est une belle découverte, ce coléoptère est réputé rare en Ile-de-France.
Un peu inquiété par ma proximité, l’animal finit par se déplacer et gagne une écorce. Il est dans cette situation bien plus difficile à repérer, ses grosses taches noires cerclées de jaune ne le trahissent pas, au contraire, elles l’aident à se fondre dans le décor.
Un coléoptère traverse le trottoir et se dirige vers la chaussée de la route départementale. Flairant la mauvaise idée, je décide d’intervenir. L’animal tombe dans mon bac du haut de la bordure et fait le mort, immobile sur le dos. A sa tête allongée, si pratique pour rentrer dans les coquilles d’escargots, je crois reconnaître Phosphuga atrata, le petit silphe noir.
Je le retourne en m’aidant d’une brindille, il reprend aussitôt sa déambulation.
Le petit silphe noir a les élytres côtelés, celui-ci est d’une autre espèce. Il s’agit en fait du silphe des friches, Ablattaria laevigata, nettement moins commun. Lui aussi est un grand chasseur d’escargots. Je le relâche dans mon jardin où il aura fort à faire !
Je photographie ce papillon de nuit posé tête en bas sur la vitre de ma serre avant que Rasta Rouquette, la plus goulue de mes poules, ne le repère. Ce Geometridae a des motifs bien délicats ! Il s’agit de Ligdia adustata dont les chenilles vivent sur le fusain d’Europe. Ce papillon très commun vole en deux générations successives à partir de fin mars, jusqu’en septembre.
Oui, c’est vrai, je ne nettoie pas les vitres de ma serre tous les jours !
Au milieu de ces cloportes (Porcellio scaber) joliment chamarrés, ce petit cuirassé m’intrigue. Trois paires de pattes dépassent de ses flancs, c’est donc bien un insecte. Je trouve son genre chez les Staphylinidae, ces coléoptères aux élytres très courts. C’est un Sepedophilus. La faune de France, selon l’INPN, en compte 21 espèces.
Un peu plus loin sur la même bille de bois, j’en découvre un autre. Celui-ci, plus trapu et aux élytres en partie rouges, pourrait être Sepedophilus marshami, une espèce commune, présente en Ile-de-France.
Les Sepedophilus se nourrissent probablement de champignons. On les trouve souvent sous les écorces des troncs pourris, parfois sur les amadouviers.
Cet escargot assez gros (jusqu’à 2 cm) a une coquille plate comme une soucoupe volante, sa surface est chagrinée. Helicogona lapicida, facile à reconnaître, est une espèce forestière qui consomme notamment des algues et des lichens sur les troncs des arbres. Sa forme aplatie lui permet de s’immiscer dans les fissures des rochers.
Un jeune aulne sur la berge du ru de Gally me tend ses branches basses. J’y observe un Phyllobius à tête de dromadaire ! La bête est timide et se cache sous les feuilles, je n’arrive pas à la photographier dans son milieu naturel. La voici donc dans mon bac pour quelques instants. Il s’agit de l’espèce Phyllobius glaucus que l’on rencontre souvent dans les aulnes. Elle fréquente aussi d’autres arbres et plantes herbacées des zones humides.
Une punaise traverse discrètement l’allée forestière mais elle n’a pas échappé à Axel ! A notre approche, elle s’envole et se pose un peu plus loin. Les motifs sur sa tête désignent Rhabdomiris striatellus qui est liée à la présence des chênes. Les juvéniles se nourrissent de la sève de leurs jeunes chatons, les adultes en revanche sont prédatrices de pucerons et d’autres petits insectes. Cette punaise est l’une des 491 membres de la famille des Miridae en France. On l’observe presque exclusivement en mai.
Dans une ruelle du vieux village de Saint-Vincent-Rive-d’Olt, un habitant a oublié d’éteindre sa lanterne extérieure. Au matin, ce papillon se tient immobile, pattes antérieures étendues, sur la façade de sa maison. C’est une chance pour moi car je découvre cette espèce. Clostera curtula est pourtant assez commune. Ce Notodontidae vit sur les saules, les peupliers et d’autres arbres. On l’observe surtout en avril mai puis en juillet août.
En secouant une touffe de Carex à la mare pédagogique, je découvre ce coléoptère (7mm) aux faux airs de charançon, mais je ne le trouve pas parmi les Curculionidae. Il s’agit en fait de Notaris scirpi, de la famille des Brachyceridae. Sa larve se développe dans le collet de Carex paludosa.
Il me faut presser le pas pour arriver à l’heure au concert dans la chapelle du couvent de Vaylats. Cette touffe de santoline tout de même au bord de la route me tente bien. Je donne un petit coup de baguette pour voir qui habite là.
J’en cherche une dans le feuillage. C’est une cucullie d’une espèce méridionale, Cucullia santolinae, que l’on trouve sur l’armoise des champs et la santoline. J’aimerais bien rencontrer un jour le papillon.
J’entends la cloche sonner au village, le concert va bientôt commencer, j’y cours !
Ce coléoptère était sur la végétation au bord du ru de Gally, dans le parc du château de Versailles. Placé dans mon bac, il faire preuve d’une agilité étonnante et en escalade sans problème les parois. Il veut absolument explorer ma main.
Cantharis decipiens est un Cantharidae de petite taille (8mm). Il fréquente au printemps les fleurs d’aubépines puis les ombelles des Apiaceae.
Je secoue quelques fleurs d’aubépines et j’observe ce qui trotte dans mon bac. Parmi une foule d’Anaspis remuants, ce petit coléoptère (3,5mm) se démarque par sa forme plus arrondie et ses antennes singulières. Ses élytres sont bizarrement tachés et cela va bien m’aider pour le déterminer.
Je le trouve chez les Nitidulidae. Omosita discoidea est un nécrophage ! Il est venu sans doute pour le dessert se goinfrer de pollen d’aubépine.
Maintenant que j’y pense, la tisane de fleurs d’aubépine a tout de même un drôle de goût… Ce soir ce sera verveine menthe du jardin, des valeurs sûres.
Retrouvez un autre coléoptère amateur de cadavres :
En forêt de Bois-d’Arcy, les bûcherons ont entassé des troncs de hêtres au bord d’une allée. Mon attention est attirée par cette singulière corne d’aspect granuleux. Elle aurait été sur l’écorce et non sur la coupe, je ne l’aurais pas vue ! La chenille qui a confectionné ce fourreau et l’habite montre sa tête et ses pattes sombres. Dans la famille des Psychidae, je trouve Luffia lapidella qui lui ressemble bien. Cette espèce consomme des lichens sur les arbres ou les rochers. Il s’agit sans doute de la forme parthénogénétique ferchaultella, plus commune, qui préfèrerait les lichens des arbres.
Retrouvez d’autres lépidoptères inféodés aux lichens :
Ces deux Carabidae se ressemblent fort et je me suis déjà fait avoir ! Voici Philorhizus melanocephalus et Demetrias atricapillus, tous deux de la sous-famille des Harpalinae. Après les images, vous trouverez un tableau comparatif des critères qui vaut plus qu’un long discours.
Ces deux Carabidae sont communs sous les feuilles, les détritus et les tas d’herbes dans les endroits humides. Au moins en Ile-de-France, Philorhizus melanocephalus semble nettement plus rare que Demetrias atricapillus.
Ces petites orchidées à fleurs jaunes sont par endroits très nombreuses dans la garrigue. Je les trouve dans les situations les plus chaudes, en plein soleil, sur des sols caillouteux assez dénudés. Ophrys lutea est une espèce méridionale précoce, elle fleurit en avril. Ses fleurs sont pollinisées par des hyménoptères, notamment des andrènes.
Les orchidées de France, Belgique et Luxembourg, ouvrage collectif sous l’égide de la Société Française d’Orchidophilie, direction scientifique Marcel Bournérias et Daniel Prat
Je poursuis ce petit papillon (6 mm) dans le chemin le long du Lot, il finit par se poser à l’entrée d’une grange creusée dans la roche. J’aime quand les papillons de nuit me font la grâce d’un détail permettant de les reconnaître facilement. C’est le cas de ce petit marron avec ses quatre taches jaunes.
Les chenilles de Borkhausenia minutella vivraient dans les nids d’oiseaux et aussi sur les fruits secs et les graines. On voit ce papillon surtout au mois de mai.
A la face inférieure de ses feuilles fructifie une rouille (champignon de la famille de l’ordre des Uredinales). Celle-ci est spécifique de la consoude, Symphytum officinale. Son cycle alterne entre cette plante hôte et le sapin pectiné, Abies alba.
Un grand conifère trône au milieu de la prairie, devinez quoi ? Un sapin, bien sûr !
Melampsorella symphiti passe l’hiver dans les rhizomes de la consoude.
Des troncs de peupliers sont entassés au bord de la Brenne. Envahis par les orties et les ronces, ils semblent là depuis plusieurs années. Leurs écorces décollées sont une aubaine à laquelle je ne résiste pas. Je mets au jour plusieurs de ces étonnants coléoptères extra-plats et brillants comme une laque noire (7 mm). Cette adaptation anatomique lui permet de ramper aisément sous les écorces. Hololepta plana est en effet un prédateur des larves de diptères qui vivent dans le bois pourri comme par exemple le Tipulidae Ctenophora ornata.
J’ai trouvé dans mon piège lumineux cette jolie noctuelle dont la tache réniforme est en boomerang. Je lui propose de s’installer le temps d’une photo sur un brin de lavande.
Chloantha hyperici, facile à reconnaître, est inféodée aux millepertuis. Il faut dire qu’il y en a beaucoup dans le jardin et qu’avril est le moment de l’émergence de la première génération annuelle de ce papillon. On peut le voir jusqu’en septembre.
Nous grimpons au sommet d’une colline dans le Quercy Blanc. L’aridité du sol rocheux et le vent ont façonné la maigre végétation. Dans un genévrier rabougri en forme de coussin aplati, j’observe deux de ces petits papillons très contrastés. Le plus gros s’envole rapidement, le plus petit (6mm) reste dans mon bac le temps de prendre quelques photos.
Je le trouve chez les Cosmopterigidae. La chenille de Eteobalea abiapicella mine les capitules des globulaires. Ces plantes vivaces étalées à fleurs bleues en pompons sont effectivement présentes sur le site.
Cette observation constitue une première donnée pour le Lot.
Il est temps de rentrer pour préparer notre fameux poulet aux morilles et au vin jaune, alors d’un pas assuré nous prenons un raccourci à travers la garrigue. Hélas un gros papillon de nuit nous barre la route, nous obligeant à une séance photos, si bien que nous arrivons presque en retard. Un fumet délicieux nous annonce que nos épouses dans leur grande bonté ont préparé le déjeuner.
Saturnia pavonia, le petit paon de nuit, est polyphage sur de nombreuses plantes des coteaux ensoleillés : ronces, saules, frênes, bouleaux, bruyères, Prunus… Cette femelle immobile attend la visite d’un mâle qui, chez cette espèce, est actif le jour.
Un coup d’œil sur les cartes de répartition me fait douter de ma détermination. La présence de Saturnia pavoniella, le paon de nuit austral que l’on ne peut distinguer visuellement de Saturnia pavonia, n’est pas complètement à exclure dans le Lot !
Depuis le lavoir du village de Caucalières, un sentier permet de grimper sur le causse. A flanc de côteau, au sortir du bois, quelques asphodèles imposantes ont monté leur épi. Deux argus verts volètent dans le secteur.
C’est en suivant l’un d’eux que je repère au sommet d’une hampe florale ce curieux coléoptère. C’est une agapanthie, un longicorne dont les larves vivent dans les tiges de grandes plantes herbacées. Celui-ci en l’occurrence est inféodé aux asphodèles. Agapanthia asphodeli n’est pas une espèce très commune, on peut la rencontrer là où pousse ses plantes hôtes, essentiellement en zone méditerranéenne et sur la côte atlantique.
Non, ce n’est pas une crotte de moineau qui pend accrochée sur ce mur, c’est un papillon ! Il s’agit de la femelle de Diurnea fagella. Chez ce Lypusidae, les femelles ont les ailes atrophiées. On voit ici qu’elles sont appliquées sur le corps et qu’elles ne couvrent pas la totalité de l’abdomen.
Les chenilles de Diurnea fagella vivent sur les hêtres (fagus en latin), d’où le nom d’espèce. Mais on peut aussi les rencontrer sur de nombreux autres arbres à feuilles caduques. Les adultes de cette espèce commune sont observés au printemps.
C’est un endroit secret en contrebas de la route, un bois clair de chênes pubescents et d’érables de Montpellier, passablement encombré d’églantiers et de fragons. Nous descendons sous une petite barre rocheuse, elles sont là dans les éboulis moussus ! L’exposition nord et la fraicheur du Lot en contrebas semblent convenir parfaitement à la pivoine coralline, la plus grosse fleur protégée de France.
La plante est si spectaculaire qu’on la croirait échappée d’un jardin mais non, ici elle est bien spontanée ! Bien que la station compte plusieurs centaines de pieds dont beaucoup sont en fleur, nous prenons bien garde de n’en abimer aucun dans notre exploration.
Je garderai longtemps le souvenir ému de cette belle rencontre !
La portion du GR2 entre La Roche-Guyon et Vétheuil permet de découvrir quelques vestiges de l’ancien aqueduc qui alimentait le château et la fontaine du village de La Roche-Guyon depuis une source captée à Chérence. Cet ouvrage du XVIIIème siècle long de plus de 3km empruntait par endroit des souterrains creusés dans la craie. L’un d’eux débouche dans un virage du sentier. Je ne résiste pas à l’envie de l’explorer.
Le plafond est bas et mon chapeau s’en souvient. J’y trouve un grand trichoptère, une araignée Metellina merianae typique des entrées de grottes et une autre espèce cavernicole assez commune Nesticus cellulanus. On peut rencontrer cette dernière également dans des caves d’habitations.
Cette plante vivace qui bleuit de sa floraison les garrigues au printemps est l’aphyllante de Montpellier. Elle fait partie de la famille des Asparagaceae comme le muguet, les sceaux-de-Salomon, les agaves, les ornithogales et bien sûr les asperges. Elle pousse en touffe serrée de tiges sans feuilles et de loin ressemble à un jonc.
Cette plante méditerranéenne originaire de France et d’Espagne apprécie les milieux arides et tolère jusqu’à -10° sur sol sec.
Autrefois on utilisait ses racines fibreuses pour confectionner des brosses. Appréciée des brebis et des chèvres, la plante donnerait un bon petit goût à leur lait.
Cette Zygina manquait à ma collection, je la trouve dans un parc public près de Bordeaux en battant la végétation herbacée d’un ourlet forestier. C’est une belle rencontre : GBIF compte seulement huit données en Europe dont quatre en France ! Cette cicadelle Typhlocybinae semble plutôt méditerranéenne.
J’explore le parc Ausone, à Bruges, et en battant la végétation herbacée d’un sentier ombragé, j’obtiens cette chenille. Oh, oh, celle-ci je ne l’ai jamais vue ! Mes recherches m’amènent à l’espèce Cryphia algae. Ne trouvez-vous pas que sur des lichens gris elle serait parfaitement camouflée ? C’est justement son milieu de vie ordinaire ! Que faisait-elle dans des orties ? Cela reste un mystère.
Ceux qui connaissent bien cette espèce pour l’avoir élevée en terrarium indiquent qu’elle consomme les lichens seulement lorsqu’ils sont bien humidifiés par la pluie ou la rosée nocturne. Le matin tôt elle retourne se cacher dans son abri de soie. Pour avoir les meilleures chances de la trouver, il faut donc prospecter, au printemps, vers 4 heures du matin, en la cherchant sur les branches des chênes couvertes de lichens. Ceci explique qu’elle est assez peu observée et que j’ai quelques excuses à ne pas la connaître.
Découvrez le superbe papillon que deviendra cette chenille :
Chemin de Poncy, j’examine la haie défensive qui double la clôture du centre d’entrainement du PSG. Les ajoncs sont en pleine floraison en ce moment.
Un petit charançon (2mm) est en train de percer un bouton floral. En cherchant bien, je vois qu’ils sont nombreux et que les pétales épanouis portent souvent les traces de leurs outrages. Ces insectes n’appartiennent pas à la famille des Curculionidae mais à celle, voisine, des Brentidae.
Les larves de Exapion ulicis vivraient uniquement dans les graines de l’ajonc d’Europe. Ce coléoptère a été introduit en Nouvelle-Zélande pour lutter contre cette plante qui a dans ces contrées lointaines un comportement invasif.
Retrouvez un autre charançon des ajoncs trouvé à cet endroit :
En fouillant dans les herbes le long de la rue de la Charielle, je récolte cette punaise à la silhouette élancée (9mm).
Il faut une vue rapprochée pour discerner le critère décisif. Les antennes aux longs poils dressés permettent de reconnaître Beritynus hirticornis. Cette espèce semble avoir une préférence pour les graminées des prairies sèches. On distingue son rostre replié sous sa tête.
Cette femelle à l’abdomen distendu est prête à pondre !
J’explore avec quelques amis de l’Association des Naturalistes des Yvelines le secteur du bois du Chesnay à Saint-Martin-la-Garenne. Les anémones pulsatiles sont en pleine floraison et font la joie des botanistes. Un peu à l’écart un grand genévrier retient mon attention. Cette chenille arpenteuse est tombée dans mon bac, je la replace sur une de ses branches et elle finit par s’immobiliser, elle a du se sentir observée !
Les outils de reconnaissance par l’image m’orientent vers le genre Eupithecia. Sur Juniperus communis, trois eupithécies sont possibles. La chenille de Eupithecia pusillata est vraiment ressemblante. La butte du Hutrel est d’ailleurs connue comme l’un des rares sites des Yvelines à héberger ce Geometridae peu commun au nord de la France.
Ces chenilles se nourriraient des graines des baies de genièvre.
Ce dessin intrigant sur une feuille de ficaire est la galerie sinueuse d’une larve, établie dans l’épaisseur de la feuille. Cette mine s’élargit à mesure de la croissance et de l’appétit de l’asticot qui l’habite. Le fin trait noir est la ligne de ses excréments visible par transparence sous la cuticule.
La larve n’est déjà plus dans sa mine, elle en est sortie pour se nymphoser. Une petite mouche émergera de sa pupe.
Phytomyza ranunculi est inféodée aux Renunculaceae dont les ficaires et les renoncules.
C’est la deuxième donnée pour GéoNature Ile-de-France, pourtant l’espèce ne semble pas rare. En cherchant un peu, j’ai trouvé quelques feuilles de ficaires minées au bord du chemin de halage, au parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy.
Ce bombyle est mal en point, il semble incapable de s’envoler. C’est malheureux pour lui mais bien pratique pour le photographe. Pour une fois, ce n’est pas Bombylius major, le grand bombyle que l’on voit partout patrouiller dans les chemins ensoleillés à la recherche des terriers d’abeilles solitaires. Celui-ci est Bombylius discolor, reconnaissable à la disposition des taches sur ses ailes. Ses larves parasitent les andrènes, en particulier Andrena flavipes et Andrena cinereria, deux espèces communes au printemps.
Sous ce morceau de bois retourné, on ne voit que lui ! Calyptostoma velutinum, acarien de belle taille (3mm), se distingue par sa couleur orange vif et sa forme particulière. Cette espèce parasiterait les Tipulidae et les Limoniidae.
Calyptostoma velutinum serait le seul de sa famille (les Calyptostomatidae) présent en France. Comme dans toute discipline scientifique, cette affirmation est avérée jusqu’à preuve du contraire…
On me montre cette chenille trouvée au sol sur une feuille morte de chêne. Les points noirs sur le flanc m’orientent vers Noctua fimbriata. L’examen des détails de la tête me confirme l’espèce. Cette noctuelle est polyphage et commune.
Voici un adulte observé en septembre lors d’une chasse nocturne au parc du peuple de l’herbe. Il s’agit d’un individu de la deuxième génération annuelle, la première volant en juillet.
En attendant le train de Paris en gare de Mareil-sur-Mauldre, je farfouille dans du gaillet gratteron. La pêche est bonne : un Charagochilus gyllenhalli, une punaise Miridae peu commune inféodée aux Rubiaceae. C’est fou ce qu’on trouve aux abords des parkings ! Le circuit imaginé pour la sortie des Naturalistes parisiens étant riche en gaillets, j’en retrouverai sans peine.
Le groupe arrive, les présentations faites, nous partons en direction du chemin des vignes, un agréable sentier bordé de haies qui traverse le plateau jusqu’à Herbeville. Voici quelques-unes des espèces rencontrées lors de cette journée ensoleillée, passée en très agréable compagnie.
Ce staphylin trouvé dans des graminées court en tous sens dans mon bac d’observation. Il aurait fallu observer la couleur des mandibules pour avancer dans la détermination. Mais comme ce genre est réputé toxique, je m’abstiens de le manipuler et lui laisse le bénéfice du doute.
La rencontre avec un pseudoscorpion est toujours un moment spécial. Ces créatures minuscules font des manœuvres si gracieuses ! Celui-ci est un représentant de la famille des Chthoniidae. Plusieurs de ses congénères se tenaient cachés sous une pierre calcaire.
Ici en compagnie d’une philoscie des mousses, Anchomenus dorsalis est un Carabidae prédateur très commun dans les champs. Il est friand de pucerons et d’œufs de limaces.
Obtenu au battage de lierre sur un tronc de frêne, ce très gros charançon (10mm) est un paisible herbivore polyphage. On le trouve souvent dans le lierre au printemps.
Les recherches dans les touffes de gaillets n’ont finalement livré aucun Charagochilus gyllenhalli ! L’observation de ce petit crache-sang de l’espèce Timarcha goettingensis, lui aussi inféodé aux gaillets, est une belle consolation.
Un grand merci à Cyril pour m’avoir aidé à préparer et animer cette journée !
Retrouvez les portraits des espèces mentionnées dans cet article :
Cette fois-ci, je sors mon couteau pour en explorer l’intérieur. Comme supposé, j’y trouve un asticot. Je le place dans un bocal d’élevage et le rapporte à la maison.
Le jeune adulte est sorti de sa pupe. J’attends qu’il se tienne tranquille pour lui tirer le portrait. On voit bien les poils dorés sur le dessus du thorax, caractéristiques de l’espèce Lipara lucens. Avec ses 7mm, c’est un géant dans sa famille.
Que vais-je trouver dans cette grosse touffe de garance ? Une toute petite punaise ! Charagochilus gyllenhalli, avec son capot arrière surbaissé atteint à peine 3mm. Cette Miridae est inféodée aux Rubiaceae, on la trouve sur les gaillets et les garances.
Cette formation mystérieuse sur une branche de genévrier commun est due à un champignon, Gymnosporangium clavariiforme. Les galles persistent sur le bois mort.
Chez cette espèce, les fructifications sont plus longues que larges. Gymnosporangium clavariiforme vit sur deux hôtes en alternance, les genévriers et les Rosaceae ligneuses, en particulier les aubépines. Merci à Frédéric pour la détermination certifiée par l’examen des spores au microscope !
Une espèce proche, Gymnosporangium sabinae provoque la rouille grillagée du poirier. Elle n’affecte pas le genévrier commun mais d’autres genévriers dont Juniperus chinensis et Juniperus sabina souvent plantés dans les jardins.
Cette mouche noire est posée sur un morceau d’écorce de bouleau en forêt de Rambouillet. On fait mieux comme camouflage !
Je reconnais le genre Bibio (chez les Bibionidae) et c’est un mâle parce que ses yeux sont jointifs.
Parmi les mâles Bibio aux pattes en partie orange, Bibio lanigerus est assez facile à reconnaître. Il suffit de repérer la longue pilosité claire bien visible ici sur le côté de son thorax et le ptérostigma de l’aile peu marqué.
Les larves des Bibio se nourrissent de l’humus du sol ou parfois de racines.
Des débordements de végétation sèche couvrent par endroits le muret de soutènement le long du chemin de la ferme de Riche. A tout hasard, je fouille un peu dedans. D’un coup de baguette, je récolte dans mon bac une dizaine de ces punaises allongées (6mm).
Pterotmetus staphyliniformis vit dans les zones caillouteuses garnies de mousses, de lichens et de sédums. Ces punaises se nourrissent sans doute au sol de graines de différentes espèces de plantes.
J’avais déjà vu Pterotmetus staphyliniformis dans une friche en lisière de la forêt de Rosny-sur-Seine. En fait, cette espèce n’est pas rare, on la trouve facilement en prospectant les milieux qui lui conviennent.
Près de l’étang Rompu, des bûcherons ont chargé des troncs de pins. Leurs engins ont enfoncé dans la boue un mélange de sciure, de branchettes et de lambeaux d’écorces. Je retourne un morceau de bois et j’ai la surprise d’y découvrir ce gros moucheron noir incapable de voler. Il est en fait bien doté d’ailes mais elles sont atrophiées.
C’est une femelle prête à pondre, si j’en juge par son abdomen distendu. Son ovipositeur imposant m’aidera à la retrouver dans les galeries d’insectes. Il s’agit de Prionolabis hospes, un Limoniidae. Les larves des Limoniidae se nourrissent de matières végétales en décomposition dans la vase ou la terre humide.
Si les femelles sont aptères, les mâles sont dotés de longes ailes. Je n’ai aucune difficulté à en trouver un, ils garnissent par dizaines les troncs moussus des gros chênes alentour. Celui-ci veut bien se laisser photographier. Entre ses ailes à demi écartées, on aperçoit un de ses deux balanciers.
Prionolabis hospes est un hôte commun des parties humides des forêts, on peut le voir au printemps, essentiellement au mois de mars.
Acleris hastiana est un Tortricidae (10 mm) d’aspect extrêmement variable. Je reconnais cette espèce à la disposition des discrètes touffes d’écailles dressées sur ses ailes. Sa chenille se nourrit surtout de saules. Ce papillon peut être observé toute l’année. Il semble peu commun en Ile-de-France.
Pour une fois, je vais faire un peu de prospection entomologique au parc Messonnier. En battant les branches d’un arbuste, je recueille cette petite coccinelle noire (4 mm) aux élytres ornés d’une bande transverse rouge. J’ai déjà observée cette espèce dans les buis de mon jardin. Chilocorus bipustulatus se nourrit de cochenilles et de pucerons, elle est commune sur de nombreux arbres et buissons, plutôt en milieux secs.
Cette coccinelle a été introduite en Californie pour lutter contre les cochenilles des oliviers et au Niger comme agent de biocontrôle d’une cochenille du palmier dattier.
Ça volète pas mal dans le secteur ! Je suis du regard l’un de ces petits papillons brillants au vol mou et j’attends qu’il se pose pour le photographier.
Cette posture dressée me rappelle les Caloptilia que j’ai déjà rencontrés. La piste est bonne car je le trouve dans ce genre. Caloptilia cuculipennella est un Gracillariidae inféodé aux Oleaceae. Ses chenilles minent notamment les feuilles des frênes.
Celui-ci est en train de dérouler sa trompe sur une feuille de lierre. Peut-être se nourrit-il d’un miellat produit par un homoptère ? Je ne vois pas de pucerons, mais les larves d’Issus coleoptratus sont assez nombreuses.
En latin, son nom d’espèce désigne une plume de coucou.
Mon observation constitue une première pour la base de données naturalistes régionale. Pour l’INPN, l’espèce a déjà été citée une fois en Ile-de-France, en 1924.
Un coup de vent a déposé ce collembole (1,5 mm) dans ma bassine remplie d’eau de pluie. Je le croyais noir mais sous la lumière de mon appareil photo, il est d’un violet intense et densément couvert de soies très fines.
Sous certaines incidences, il s’illumine d’un reflet bleu étonnant. Grâce à ses pattes blanches, je l’identifie comme Vertagopus arboreus, un Isotomidae. Comme son nom l’indique, il vit dans les arbres.
Les sorties de nuit sont pleines de surprises au parc du peuple l’herbe ! L’ombre furtive d’un renard traverse sans bruit la clairière et s’enfonce prestement dans les fourrés.
Je choisis une longue touffe d’herbe à demi couchée au pied d’un roncier et glisse dessous mon bac d’observation. Une petite secousse et je fais le tri. Les philoscies des mousses sont de sortie et les collemboles Orchesella cincta sautent frénétiquement. Une élégante saltique Marpissa nivoyi s’échappe rapidement, escaladant sans trop de peine la paroi du bac. Je repère un petit coléoptère allongé (3 mm) à la silhouette d’extraterrestre. Je pense un instant à un Latridiidae, mais non, ces élytres courts sont ceux d’un staphylin.
Metopsia clypeata vit dans la litière sous les arbres et sous les herbes et il n’est pas facile à trouver. Mon observation constitue une deuxième donnée francilienne pour GéoNat’IdF.
Retrouvez un autre Staphylinidae (d’allure plus classique) :
lundi 12 mai 2025
Que vont me donner ces genêts en fleur au bord de l’allée forestière ? Je tente ma chance avec mon bac de battage.
Quelques diptères s’envolent très vite, il me reste plusieurs araignées dont une belle Gibbaranea bituberculata. Je reconnais aussi la chrysomèle Gonioctena olivacea inféodée aux Fabaceae. Beaucoup de petits coléoptères se dispersent quand j’écarte les fleurs fanées tombées dans mon bac. Je jette mon dévolu sur celui-ci en raison de sa relative grande taille (5mm) et de ses antennes à la massue particulière. Ma photo permet de déterminer Cychramus luteus, un Nitidulidae forestier très commun sur les fleurs où il se nourrit de pollen. Ses larves vivent probablement dans des champignons.
Retrouvez un autre Nitidulidae :
Omosita discoidea
dimanche 11 mai 2025
Des gros troncs de hêtres sont empilés le long de l’allée forestière. Je scrute méthodiquement les tranches exposées au soleil, en quête de longicornes. Je trouve quelques callidies sanguines et celui-ci, totalement inconnu pour moi. Mesosa curculionides est une belle découverte, ce coléoptère est réputé rare en Ile-de-France.
Un peu inquiété par ma proximité, l’animal finit par se déplacer et gagne une écorce. Il est dans cette situation bien plus difficile à repérer, ses grosses taches noires cerclées de jaune ne le trahissent pas, au contraire, elles l’aident à se fondre dans le décor.
Retrouvez un autre Cerambycidae :
Rhagium mordax
Source :
Mesosa curculionides, fiche descriptive dans l’INPN ( L. Valladares – 2020)
samedi 10 mai 2025
Un coléoptère traverse le trottoir et se dirige vers la chaussée de la route départementale. Flairant la mauvaise idée, je décide d’intervenir. L’animal tombe dans mon bac du haut de la bordure et fait le mort, immobile sur le dos. A sa tête allongée, si pratique pour rentrer dans les coquilles d’escargots, je crois reconnaître Phosphuga atrata, le petit silphe noir.
Je le retourne en m’aidant d’une brindille, il reprend aussitôt sa déambulation.
Le petit silphe noir a les élytres côtelés, celui-ci est d’une autre espèce. Il s’agit en fait du silphe des friches, Ablattaria laevigata, nettement moins commun. Lui aussi est un grand chasseur d’escargots. Je le relâche dans mon jardin où il aura fort à faire !
Retrouvez un autre silphe :
Le silphe des rivages
Source :
Ablattaria laevigata, fiche descriptive dans l’INPN (A. Horellou – 2015)
vendredi 9 mai 2025
Je photographie ce papillon de nuit posé tête en bas sur la vitre de ma serre avant que Rasta Rouquette, la plus goulue de mes poules, ne le repère. Ce Geometridae a des motifs bien délicats ! Il s’agit de Ligdia adustata dont les chenilles vivent sur le fusain d’Europe. Ce papillon très commun vole en deux générations successives à partir de fin mars, jusqu’en septembre.
Oui, c’est vrai, je ne nettoie pas les vitres de ma serre tous les jours !
Retrouvez un autre papillon du fusain :
Yponomeuta irrorella
jeudi 8 mai 2025
Au milieu de ces cloportes (Porcellio scaber) joliment chamarrés, ce petit cuirassé m’intrigue. Trois paires de pattes dépassent de ses flancs, c’est donc bien un insecte. Je trouve son genre chez les Staphylinidae, ces coléoptères aux élytres très courts. C’est un Sepedophilus. La faune de France, selon l’INPN, en compte 21 espèces.
Un peu plus loin sur la même bille de bois, j’en découvre un autre. Celui-ci, plus trapu et aux élytres en partie rouges, pourrait être Sepedophilus marshami, une espèce commune, présente en Ile-de-France.
Les Sepedophilus se nourrissent probablement de champignons. On les trouve souvent sous les écorces des troncs pourris, parfois sur les amadouviers.
Retrouvez un autre staphylin :
Deleaster dichrous
Source :
Subfamily Tachyporinae
Key to European genus translated by Mike Hackston from the original German by Dr Arved Lompe, derived from the key of Lohse.
mercredi 7 mai 2025
Cet escargot assez gros (jusqu’à 2 cm) a une coquille plate comme une soucoupe volante, sa surface est chagrinée. Helicogona lapicida, facile à reconnaître, est une espèce forestière qui consomme notamment des algues et des lichens sur les troncs des arbres. Sa forme aplatie lui permet de s’immiscer dans les fissures des rochers.
Retrouvez un autre gastéropode :
L’escargot peson
Source :
Soucoupe commune, par Vigie Nature école
mardi 6 mai 2025
Un jeune aulne sur la berge du ru de Gally me tend ses branches basses. J’y observe un Phyllobius à tête de dromadaire ! La bête est timide et se cache sous les feuilles, je n’arrive pas à la photographier dans son milieu naturel. La voici donc dans mon bac pour quelques instants. Il s’agit de l’espèce Phyllobius glaucus que l’on rencontre souvent dans les aulnes. Elle fréquente aussi d’autres arbres et plantes herbacées des zones humides.
Retrouvez un autre Phyllobius :
Phyllobius oblongus
Source :
lundi 5 mai 2025
Une punaise traverse discrètement l’allée forestière mais elle n’a pas échappé à Axel ! A notre approche, elle s’envole et se pose un peu plus loin. Les motifs sur sa tête désignent Rhabdomiris striatellus qui est liée à la présence des chênes. Les juvéniles se nourrissent de la sève de leurs jeunes chatons, les adultes en revanche sont prédatrices de pucerons et d’autres petits insectes. Cette punaise est l’une des 491 membres de la famille des Miridae en France. On l’observe presque exclusivement en mai.
Retrouvez une autre punaise du chêne :
Harpocera thoracica
Source :
Les Miridae, par Vigie-Nature école
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dimanche 4 mai 2025
Dans une ruelle du vieux village de Saint-Vincent-Rive-d’Olt, un habitant a oublié d’éteindre sa lanterne extérieure. Au matin, ce papillon se tient immobile, pattes antérieures étendues, sur la façade de sa maison. C’est une chance pour moi car je découvre cette espèce. Clostera curtula est pourtant assez commune. Ce Notodontidae vit sur les saules, les peupliers et d’autres arbres. On l’observe surtout en avril mai puis en juillet août.
Retrouvez un autre Notodontidae :
Le plumet
samedi 3 mai 2025
En secouant une touffe de Carex à la mare pédagogique, je découvre ce coléoptère (7mm) aux faux airs de charançon, mais je ne le trouve pas parmi les Curculionidae. Il s’agit en fait de Notaris scirpi, de la famille des Brachyceridae. Sa larve se développe dans le collet de Carex paludosa.
Cette vue ventrale montre la couleur des flancs du thorax, l’un des critères permettant de l’identifier.
Retrouvez un autre coléoptère des zones humides :
Hygronoma dimidiata
Source :
Coléoptères Curculionides (troisième partie), HOFMANN Adolphe – Faune de France 62
vendredi 2 mai 2025
Il me faut presser le pas pour arriver à l’heure au concert dans la chapelle du couvent de Vaylats. Cette touffe de santoline tout de même au bord de la route me tente bien. Je donne un petit coup de baguette pour voir qui habite là.
On dirait que la plante est farcie de chenilles !
J’en cherche une dans le feuillage. C’est une cucullie d’une espèce méridionale, Cucullia santolinae, que l’on trouve sur l’armoise des champs et la santoline. J’aimerais bien rencontrer un jour le papillon.
J’entends la cloche sonner au village, le concert va bientôt commencer, j’y cours !
Retrouvez une autre cucullie :
La cucullie de la scrophulaire
jeudi 1er mai 2025
Qu’est-ce que c’est ?
A demain pour la réponse !
mercredi 30 avril 2025
Ce coléoptère était sur la végétation au bord du ru de Gally, dans le parc du château de Versailles. Placé dans mon bac, il faire preuve d’une agilité étonnante et en escalade sans problème les parois. Il veut absolument explorer ma main.
Cantharis decipiens est un Cantharidae de petite taille (8mm). Il fréquente au printemps les fleurs d’aubépines puis les ombelles des Apiaceae.
Trois petits tours au bout du doigt : cantharide au revoir !
Retrouvez un autre Cantharis :
Cantharis pellucida
mardi 29 avril 2025
Je secoue quelques fleurs d’aubépines et j’observe ce qui trotte dans mon bac. Parmi une foule d’Anaspis remuants, ce petit coléoptère (3,5mm) se démarque par sa forme plus arrondie et ses antennes singulières. Ses élytres sont bizarrement tachés et cela va bien m’aider pour le déterminer.
Je le trouve chez les Nitidulidae. Omosita discoidea est un nécrophage ! Il est venu sans doute pour le dessert se goinfrer de pollen d’aubépine.
Maintenant que j’y pense, la tisane de fleurs d’aubépine a tout de même un drôle de goût… Ce soir ce sera verveine menthe du jardin, des valeurs sûres.
Retrouvez un autre coléoptère amateur de cadavres :
Le zombie à pattes bleues
lundi 28 avril 2025
En forêt de Bois-d’Arcy, les bûcherons ont entassé des troncs de hêtres au bord d’une allée. Mon attention est attirée par cette singulière corne d’aspect granuleux. Elle aurait été sur l’écorce et non sur la coupe, je ne l’aurais pas vue ! La chenille qui a confectionné ce fourreau et l’habite montre sa tête et ses pattes sombres. Dans la famille des Psychidae, je trouve Luffia lapidella qui lui ressemble bien. Cette espèce consomme des lichens sur les arbres ou les rochers. Il s’agit sans doute de la forme parthénogénétique ferchaultella, plus commune, qui préfèrerait les lichens des arbres.
Retrouvez d’autres lépidoptères inféodés aux lichens :
Leurs chenilles mangent des lichens
Sources :
Luffia lapidella, dans lepiforum
OBSERVATIONS ON REARING LUFFIA SPP. (LEPIDOPTERA: PSYCHIDAE) UNDER CONTROLLED ENVIRONMENTAL CONDITIONS, WITH TAXONOMIC NOTES – I. Sims
dimanche 27 avril 2025
Ces deux Carabidae se ressemblent fort et je me suis déjà fait avoir ! Voici Philorhizus melanocephalus et Demetrias atricapillus, tous deux de la sous-famille des Harpalinae. Après les images, vous trouverez un tableau comparatif des critères qui vaut plus qu’un long discours.
Ces deux Carabidae sont communs sous les feuilles, les détritus et les tas d’herbes dans les endroits humides. Au moins en Ile-de-France, Philorhizus melanocephalus semble nettement plus rare que Demetrias atricapillus.
Source :
Coléoptères carabiques deuxième partie, par R Jeannel
samedi 26 avril 2025
Ces petites orchidées à fleurs jaunes sont par endroits très nombreuses dans la garrigue. Je les trouve dans les situations les plus chaudes, en plein soleil, sur des sols caillouteux assez dénudés. Ophrys lutea est une espèce méridionale précoce, elle fleurit en avril. Ses fleurs sont pollinisées par des hyménoptères, notamment des andrènes.
Mon exemplaire est une forme pâle, la tache brune sur le labelle est habituellement plus sombre.
Retrouvez une autre Ophrys :
L’ophrys araignée
Source :
Les orchidées de France, Belgique et Luxembourg, ouvrage collectif sous l’égide de la Société Française d’Orchidophilie, direction scientifique Marcel Bournérias et Daniel Prat
vendredi 25 avril 2025
Je poursuis ce petit papillon (6 mm) dans le chemin le long du Lot, il finit par se poser à l’entrée d’une grange creusée dans la roche. J’aime quand les papillons de nuit me font la grâce d’un détail permettant de les reconnaître facilement. C’est le cas de ce petit marron avec ses quatre taches jaunes.
Les chenilles de Borkhausenia minutella vivraient dans les nids d’oiseaux et aussi sur les fruits secs et les graines. On voit ce papillon surtout au mois de mai.
Retrouvez un autre Oecophoridae :
Harpella forficella
jeudi 24 avril 2025
Cette consoude en fleur dans une prairie humide a l’air un peu malade.
A la face inférieure de ses feuilles fructifie une rouille (champignon de la famille de l’ordre des Uredinales). Celle-ci est spécifique de la consoude, Symphytum officinale. Son cycle alterne entre cette plante hôte et le sapin pectiné, Abies alba.
Un grand conifère trône au milieu de la prairie, devinez quoi ? Un sapin, bien sûr !
Melampsorella symphiti passe l’hiver dans les rhizomes de la consoude.
Retrouvez une autre rouille :
La rouille de l’ail des ours
En savoir plus :
Association des Naturalistes des Yvelines, sortie mycologie du 28 avril 2024
mercredi 23 avril 2025
Des troncs de peupliers sont entassés au bord de la Brenne. Envahis par les orties et les ronces, ils semblent là depuis plusieurs années. Leurs écorces décollées sont une aubaine à laquelle je ne résiste pas. Je mets au jour plusieurs de ces étonnants coléoptères extra-plats et brillants comme une laque noire (7 mm). Cette adaptation anatomique lui permet de ramper aisément sous les écorces. Hololepta plana est en effet un prédateur des larves de diptères qui vivent dans le bois pourri comme par exemple le Tipulidae Ctenophora ornata.
Retrouvez un autre Histeridae :
Hister quadrimaculatus
mardi 22 avril 2025
J’ai trouvé dans mon piège lumineux cette jolie noctuelle dont la tache réniforme est en boomerang. Je lui propose de s’installer le temps d’une photo sur un brin de lavande.
Chloantha hyperici, facile à reconnaître, est inféodée aux millepertuis. Il faut dire qu’il y en a beaucoup dans le jardin et qu’avril est le moment de l’émergence de la première génération annuelle de ce papillon. On peut le voir jusqu’en septembre.
Retrouvez une autre noctuelle des Hypericum :
Actinotia polyodon (vraiment superbe !)
lundi 21 avril 2025
Nous grimpons au sommet d’une colline dans le Quercy Blanc. L’aridité du sol rocheux et le vent ont façonné la maigre végétation. Dans un genévrier rabougri en forme de coussin aplati, j’observe deux de ces petits papillons très contrastés. Le plus gros s’envole rapidement, le plus petit (6mm) reste dans mon bac le temps de prendre quelques photos.
Je le trouve chez les Cosmopterigidae. La chenille de Eteobalea abiapicella mine les capitules des globulaires. Ces plantes vivaces étalées à fleurs bleues en pompons sont effectivement présentes sur le site.
Cette observation constitue une première donnée pour le Lot.
Retrouvez un autre Cosmopterigidae :
Cosmopterix pulchrimella, mineuse des pariétaires
dimanche 20 avril 2025
Il est temps de rentrer pour préparer notre fameux poulet aux morilles et au vin jaune, alors d’un pas assuré nous prenons un raccourci à travers la garrigue. Hélas un gros papillon de nuit nous barre la route, nous obligeant à une séance photos, si bien que nous arrivons presque en retard. Un fumet délicieux nous annonce que nos épouses dans leur grande bonté ont préparé le déjeuner.
Saturnia pavonia, le petit paon de nuit, est polyphage sur de nombreuses plantes des coteaux ensoleillés : ronces, saules, frênes, bouleaux, bruyères, Prunus… Cette femelle immobile attend la visite d’un mâle qui, chez cette espèce, est actif le jour.
Un coup d’œil sur les cartes de répartition me fait douter de ma détermination. La présence de Saturnia pavoniella, le paon de nuit austral que l’on ne peut distinguer visuellement de Saturnia pavonia, n’est pas complètement à exclure dans le Lot !
Retrouvez un autre Saturnia :
Le grand paon de nuit
samedi 19 avril 2025
Depuis le lavoir du village de Caucalières, un sentier permet de grimper sur le causse. A flanc de côteau, au sortir du bois, quelques asphodèles imposantes ont monté leur épi. Deux argus verts volètent dans le secteur.
C’est en suivant l’un d’eux que je repère au sommet d’une hampe florale ce curieux coléoptère. C’est une agapanthie, un longicorne dont les larves vivent dans les tiges de grandes plantes herbacées. Celui-ci en l’occurrence est inféodé aux asphodèles. Agapanthia asphodeli n’est pas une espèce très commune, on peut la rencontrer là où pousse ses plantes hôtes, essentiellement en zone méditerranéenne et sur la côte atlantique.
Retrouvez un autre Agapanthia :
Agapanthia villosoviridescens
Source :
Agapanthia asphodeli, fiche descriptive dans l’INPN (L. Valladares – 2022)2
vendredi 18 avril 2025
Non, ce n’est pas une crotte de moineau qui pend accrochée sur ce mur, c’est un papillon ! Il s’agit de la femelle de Diurnea fagella. Chez ce Lypusidae, les femelles ont les ailes atrophiées. On voit ici qu’elles sont appliquées sur le corps et qu’elles ne couvrent pas la totalité de l’abdomen.
Les chenilles de Diurnea fagella vivent sur les hêtres (fagus en latin), d’où le nom d’espèce. Mais on peut aussi les rencontrer sur de nombreux autres arbres à feuilles caduques. Les adultes de cette espèce commune sont observés au printemps.
Retrouvez le mâle :
Diurnea fagella
jeudi 17 avril 2025
C’est un endroit secret en contrebas de la route, un bois clair de chênes pubescents et d’érables de Montpellier, passablement encombré d’églantiers et de fragons. Nous descendons sous une petite barre rocheuse, elles sont là dans les éboulis moussus ! L’exposition nord et la fraicheur du Lot en contrebas semblent convenir parfaitement à la pivoine coralline, la plus grosse fleur protégée de France.
La plante est si spectaculaire qu’on la croirait échappée d’un jardin mais non, ici elle est bien spontanée ! Bien que la station compte plusieurs centaines de pieds dont beaucoup sont en fleur, nous prenons bien garde de n’en abimer aucun dans notre exploration.
Je garderai longtemps le souvenir ému de cette belle rencontre !
Sources :
R. BAJON, janvier 2000. Paeonia mascula (L.) Mill., 1768. In Muséum national d’Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, site Web. http://www.mnhn.fr/cbnbp
La pivoine coralline dans le département du Lot par Nicolas Leblond – Le monde des plantes, numéro 496 (2008)
mercredi 16 avril 2025
La portion du GR2 entre La Roche-Guyon et Vétheuil permet de découvrir quelques vestiges de l’ancien aqueduc qui alimentait le château et la fontaine du village de La Roche-Guyon depuis une source captée à Chérence. Cet ouvrage du XVIIIème siècle long de plus de 3km empruntait par endroit des souterrains creusés dans la craie. L’un d’eux débouche dans un virage du sentier. Je ne résiste pas à l’envie de l’explorer.
Le plafond est bas et mon chapeau s’en souvient. J’y trouve un grand trichoptère, une araignée Metellina merianae typique des entrées de grottes et une autre espèce cavernicole assez commune Nesticus cellulanus. On peut rencontrer cette dernière également dans des caves d’habitations.
Retrouvez une autre aventure dans une caverne :
Un cloporte poilu dans la grotte d’Emmanuel !
mardi 15 avril 2025
Cette plante vivace qui bleuit de sa floraison les garrigues au printemps est l’aphyllante de Montpellier. Elle fait partie de la famille des Asparagaceae comme le muguet, les sceaux-de-Salomon, les agaves, les ornithogales et bien sûr les asperges. Elle pousse en touffe serrée de tiges sans feuilles et de loin ressemble à un jonc.
Cette plante méditerranéenne originaire de France et d’Espagne apprécie les milieux arides et tolère jusqu’à -10° sur sol sec.
Autrefois on utilisait ses racines fibreuses pour confectionner des brosses. Appréciée des brebis et des chèvres, la plante donnerait un bon petit goût à leur lait.
Retrouvez une autre Asparagaceae :
Le fragon
Source :
Aphyllanthe de Montpellier, dans Jardin ! l’Encyclopédie
lundi 14 avril 2025
Cette Zygina manquait à ma collection, je la trouve dans un parc public près de Bordeaux en battant la végétation herbacée d’un ourlet forestier. C’est une belle rencontre : GBIF compte seulement huit données en Europe dont quatre en France ! Cette cicadelle Typhlocybinae semble plutôt méditerranéenne.
Zygina rorida vivrait sur les chênes.
La disposition des points rouges sur la tête et le pronotum permet de reconnaître aisément cette espèce.
Retrouvez d’autres Zygina peu observées :
Zygina griseombra
Zygina rubrovittata
dimanche 13 avril 2025
J’explore le parc Ausone, à Bruges, et en battant la végétation herbacée d’un sentier ombragé, j’obtiens cette chenille. Oh, oh, celle-ci je ne l’ai jamais vue ! Mes recherches m’amènent à l’espèce Cryphia algae. Ne trouvez-vous pas que sur des lichens gris elle serait parfaitement camouflée ? C’est justement son milieu de vie ordinaire ! Que faisait-elle dans des orties ? Cela reste un mystère.
Ceux qui connaissent bien cette espèce pour l’avoir élevée en terrarium indiquent qu’elle consomme les lichens seulement lorsqu’ils sont bien humidifiés par la pluie ou la rosée nocturne. Le matin tôt elle retourne se cacher dans son abri de soie. Pour avoir les meilleures chances de la trouver, il faut donc prospecter, au printemps, vers 4 heures du matin, en la cherchant sur les branches des chênes couvertes de lichens. Ceci explique qu’elle est assez peu observée et que j’ai quelques excuses à ne pas la connaître.
Découvrez le superbe papillon que deviendra cette chenille :
Le bryophile vert mousse
samedi 12 avril 2025
Chemin de Poncy, j’examine la haie défensive qui double la clôture du centre d’entrainement du PSG. Les ajoncs sont en pleine floraison en ce moment.
Un petit charançon (2mm) est en train de percer un bouton floral. En cherchant bien, je vois qu’ils sont nombreux et que les pétales épanouis portent souvent les traces de leurs outrages. Ces insectes n’appartiennent pas à la famille des Curculionidae mais à celle, voisine, des Brentidae.
Les larves de Exapion ulicis vivraient uniquement dans les graines de l’ajonc d’Europe. Ce coléoptère a été introduit en Nouvelle-Zélande pour lutter contre cette plante qui a dans ces contrées lointaines un comportement invasif.
Retrouvez un autre charançon des ajoncs trouvé à cet endroit :
Andrion regensteinense
Un autre Brentidae :
Aspidapion aeneum
Sources :
Clé des Exapion par Coleonet
Les Apions de France : clés d’identification commentées (Coleoptera Curculionidae Apioninae), Jean-Marie Ehret
vendredi 11 avril 2025
En fouillant dans les herbes le long de la rue de la Charielle, je récolte cette punaise à la silhouette élancée (9mm).
Il faut une vue rapprochée pour discerner le critère décisif. Les antennes aux longs poils dressés permettent de reconnaître Beritynus hirticornis. Cette espèce semble avoir une préférence pour les graminées des prairies sèches. On distingue son rostre replié sous sa tête.
Cette femelle à l’abdomen distendu est prête à pondre !
Retrouvez un autre punaise Berytidae :
Metatropis rufescens
jeudi 10 avril 2025
J’explore avec quelques amis de l’Association des Naturalistes des Yvelines le secteur du bois du Chesnay à Saint-Martin-la-Garenne. Les anémones pulsatiles sont en pleine floraison et font la joie des botanistes. Un peu à l’écart un grand genévrier retient mon attention. Cette chenille arpenteuse est tombée dans mon bac, je la replace sur une de ses branches et elle finit par s’immobiliser, elle a du se sentir observée !
Les outils de reconnaissance par l’image m’orientent vers le genre Eupithecia. Sur Juniperus communis, trois eupithécies sont possibles. La chenille de Eupithecia pusillata est vraiment ressemblante. La butte du Hutrel est d’ailleurs connue comme l’un des rares sites des Yvelines à héberger ce Geometridae peu commun au nord de la France.
Ces chenilles se nourriraient des graines des baies de genièvre.
Retrouvez une autre chenille d’eupithécie :
Eupithecia centaureata
Un autre Geometridae :
Le chésias du genêt
mercredi 9 avril 2025
Ce dessin intrigant sur une feuille de ficaire est la galerie sinueuse d’une larve, établie dans l’épaisseur de la feuille. Cette mine s’élargit à mesure de la croissance et de l’appétit de l’asticot qui l’habite. Le fin trait noir est la ligne de ses excréments visible par transparence sous la cuticule.
La larve n’est déjà plus dans sa mine, elle en est sortie pour se nymphoser. Une petite mouche émergera de sa pupe.
Phytomyza ranunculi est inféodée aux Renunculaceae dont les ficaires et les renoncules.
C’est la deuxième donnée pour GéoNature Ile-de-France, pourtant l’espèce ne semble pas rare. En cherchant un peu, j’ai trouvé quelques feuilles de ficaires minées au bord du chemin de halage, au parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy.
Retrouvez une autre Agromyzidae :
Cerodontha iridis, mine sur les feuilles d’Iris foetidissima
Source :
Phytomyza ranunculi, par Plant Parasites of Europe
mardi 8 avril 2025
Ce bombyle est mal en point, il semble incapable de s’envoler. C’est malheureux pour lui mais bien pratique pour le photographe. Pour une fois, ce n’est pas Bombylius major, le grand bombyle que l’on voit partout patrouiller dans les chemins ensoleillés à la recherche des terriers d’abeilles solitaires. Celui-ci est Bombylius discolor, reconnaissable à la disposition des taches sur ses ailes. Ses larves parasitent les andrènes, en particulier Andrena flavipes et Andrena cinereria, deux espèces communes au printemps.
Retrouvez un autre diptère Bombyliidae :
Hemipenthes morio
Sources :
Clé des Bombylius, de Mark van Veen
Le bombyle à ailes tachetées, par Quel est cet animal ?
lundi 7 avril 2025
Sous ce morceau de bois retourné, on ne voit que lui ! Calyptostoma velutinum, acarien de belle taille (3mm), se distingue par sa couleur orange vif et sa forme particulière. Cette espèce parasiterait les Tipulidae et les Limoniidae.
Calyptostoma velutinum serait le seul de sa famille (les Calyptostomatidae) présent en France. Comme dans toute discipline scientifique, cette affirmation est avérée jusqu’à preuve du contraire…
Retrouvez un autre acarien :
Linopodes
Source :
Ascendance complète de Calyptostoma velutinum dans Lifemap
dimanche 6 avril 2025
On me montre cette chenille trouvée au sol sur une feuille morte de chêne. Les points noirs sur le flanc m’orientent vers Noctua fimbriata. L’examen des détails de la tête me confirme l’espèce. Cette noctuelle est polyphage et commune.
Voici un adulte observé en septembre lors d’une chasse nocturne au parc du peuple de l’herbe. Il s’agit d’un individu de la deuxième génération annuelle, la première volant en juillet.
Retrouvez une autre chenille de Noctuidae :
Colocasia coryli
samedi 5 avril 2025
En attendant le train de Paris en gare de Mareil-sur-Mauldre, je farfouille dans du gaillet gratteron. La pêche est bonne : un Charagochilus gyllenhalli, une punaise Miridae peu commune inféodée aux Rubiaceae. C’est fou ce qu’on trouve aux abords des parkings ! Le circuit imaginé pour la sortie des Naturalistes parisiens étant riche en gaillets, j’en retrouverai sans peine.
Le groupe arrive, les présentations faites, nous partons en direction du chemin des vignes, un agréable sentier bordé de haies qui traverse le plateau jusqu’à Herbeville. Voici quelques-unes des espèces rencontrées lors de cette journée ensoleillée, passée en très agréable compagnie.
Ce staphylin trouvé dans des graminées court en tous sens dans mon bac d’observation. Il aurait fallu observer la couleur des mandibules pour avancer dans la détermination. Mais comme ce genre est réputé toxique, je m’abstiens de le manipuler et lui laisse le bénéfice du doute.
La rencontre avec un pseudoscorpion est toujours un moment spécial. Ces créatures minuscules font des manœuvres si gracieuses ! Celui-ci est un représentant de la famille des Chthoniidae. Plusieurs de ses congénères se tenaient cachés sous une pierre calcaire.
Helicodonta obvoluta, la veloutée plane, est un habitant typique des souches de bois pourri. Sa coquille est étonnament poilue.
Ici en compagnie d’une philoscie des mousses, Anchomenus dorsalis est un Carabidae prédateur très commun dans les champs. Il est friand de pucerons et d’œufs de limaces.
Obtenu au battage de lierre sur un tronc de frêne, ce très gros charançon (10mm) est un paisible herbivore polyphage. On le trouve souvent dans le lierre au printemps.
Les recherches dans les touffes de gaillets n’ont finalement livré aucun Charagochilus gyllenhalli ! L’observation de ce petit crache-sang de l’espèce Timarcha goettingensis, lui aussi inféodé aux gaillets, est une belle consolation.
Un grand merci à Cyril pour m’avoir aidé à préparer et animer cette journée !
Retrouvez les portraits des espèces mentionnées dans cet article :
Paederus
La veloutée plane
Anchomenus dorsalis
La philoscie des mousses
Le charançon damier
La chrysomèle de Barbara
vendredi 4 avril 2025
Dans une petite dépression humide de la prairie, je découvre en haut d’un roseau la fameuse galle en cigare déjà rencontrée en forêt de Rambouillet.
Cette fois-ci, je sors mon couteau pour en explorer l’intérieur. Comme supposé, j’y trouve un asticot. Je le place dans un bocal d’élevage et le rapporte à la maison.
Six semaines ont passé. Le jour de l’émergence est arrivé !
Le jeune adulte est sorti de sa pupe. J’attends qu’il se tienne tranquille pour lui tirer le portrait. On voit bien les poils dorés sur le dessus du thorax, caractéristiques de l’espèce Lipara lucens. Avec ses 7mm, c’est un géant dans sa famille.
Retrouvez un autre Chloropidae :
Gampsocera numerata
jeudi 3 avril 2025
Que vais-je trouver dans cette grosse touffe de garance ? Une toute petite punaise ! Charagochilus gyllenhalli, avec son capot arrière surbaissé atteint à peine 3mm. Cette Miridae est inféodée aux Rubiaceae, on la trouve sur les gaillets et les garances.
Je la trouve très élégante dans son costume chiné !
Retrouvez une autre punaise des gaillets :
Dyroderes umbraculatus
Une autre Miridae au profil cassé :
Eurystylus bellevoyei
mercredi 2 avril 2025
Cette formation mystérieuse sur une branche de genévrier commun est due à un champignon, Gymnosporangium clavariiforme. Les galles persistent sur le bois mort.
Chez cette espèce, les fructifications sont plus longues que larges. Gymnosporangium clavariiforme vit sur deux hôtes en alternance, les genévriers et les Rosaceae ligneuses, en particulier les aubépines. Merci à Frédéric pour la détermination certifiée par l’examen des spores au microscope !
Une espèce proche, Gymnosporangium sabinae provoque la rouille grillagée du poirier. Elle n’affecte pas le genévrier commun mais d’autres genévriers dont Juniperus chinensis et Juniperus sabina souvent plantés dans les jardins.
Retrouvez une autre rouille :
La rouille vésiculeuse des aiguilles du pin
Sources :
Fiche de Gymnosporangium clavariiforme dans MycoDB
Gymnosporangium sabinae, la rouille grillagée du poirier, par Arthur Vanderweyer
Juniperus communis, dans Plant Parasites of Europe
mardi 1er avril 2025
Cette branchette de genévrier a une drôle d’allure ! Quel est donc le responsable ?
A demain, pour le savoir !
lundi 31 mars 2025
Cette mouche noire est posée sur un morceau d’écorce de bouleau en forêt de Rambouillet. On fait mieux comme camouflage !
Je reconnais le genre Bibio (chez les Bibionidae) et c’est un mâle parce que ses yeux sont jointifs.
Parmi les mâles Bibio aux pattes en partie orange, Bibio lanigerus est assez facile à reconnaître. Il suffit de repérer la longue pilosité claire bien visible ici sur le côté de son thorax et le ptérostigma de l’aile peu marqué.
Les larves des Bibio se nourrissent de l’humus du sol ou parfois de racines.
Retrouvez un autre diptère printanier :
Empis pennipes
dimanche 30 mars 2025
Des débordements de végétation sèche couvrent par endroits le muret de soutènement le long du chemin de la ferme de Riche. A tout hasard, je fouille un peu dedans. D’un coup de baguette, je récolte dans mon bac une dizaine de ces punaises allongées (6mm).
Pterotmetus staphyliniformis vit dans les zones caillouteuses garnies de mousses, de lichens et de sédums. Ces punaises se nourrissent sans doute au sol de graines de différentes espèces de plantes.
J’avais déjà vu Pterotmetus staphyliniformis dans une friche en lisière de la forêt de Rosny-sur-Seine. En fait, cette espèce n’est pas rare, on la trouve facilement en prospectant les milieux qui lui conviennent.
Retrouvez un autre Rhyparochromidae :
Tropistethus holosericus
samedi 29 mars 2025
Près de l’étang Rompu, des bûcherons ont chargé des troncs de pins. Leurs engins ont enfoncé dans la boue un mélange de sciure, de branchettes et de lambeaux d’écorces. Je retourne un morceau de bois et j’ai la surprise d’y découvrir ce gros moucheron noir incapable de voler. Il est en fait bien doté d’ailes mais elles sont atrophiées.
C’est une femelle prête à pondre, si j’en juge par son abdomen distendu. Son ovipositeur imposant m’aidera à la retrouver dans les galeries d’insectes. Il s’agit de Prionolabis hospes, un Limoniidae. Les larves des Limoniidae se nourrissent de matières végétales en décomposition dans la vase ou la terre humide.
Si les femelles sont aptères, les mâles sont dotés de longes ailes. Je n’ai aucune difficulté à en trouver un, ils garnissent par dizaines les troncs moussus des gros chênes alentour. Celui-ci veut bien se laisser photographier. Entre ses ailes à demi écartées, on aperçoit un de ses deux balanciers.
Prionolabis hospes est un hôte commun des parties humides des forêts, on peut le voir au printemps, essentiellement au mois de mars.
Retrouvez un autre Limoniidae :
Limnophila schranki
Source :
Diptères : Tipulidae, C. PIERRE – Faune de France 8
vendredi 28 mars 2025
Acleris hastiana est un Tortricidae (10 mm) d’aspect extrêmement variable. Je reconnais cette espèce à la disposition des discrètes touffes d’écailles dressées sur ses ailes. Sa chenille se nourrit surtout de saules. Ce papillon peut être observé toute l’année. Il semble peu commun en Ile-de-France.
Retrouvez d’autres Acleris :
Trois Acleris
jeudi 27 mars 2025
Pour une fois, je vais faire un peu de prospection entomologique au parc Messonnier. En battant les branches d’un arbuste, je recueille cette petite coccinelle noire (4 mm) aux élytres ornés d’une bande transverse rouge. J’ai déjà observée cette espèce dans les buis de mon jardin. Chilocorus bipustulatus se nourrit de cochenilles et de pucerons, elle est commune sur de nombreux arbres et buissons, plutôt en milieux secs.
Cette coccinelle a été introduite en Californie pour lutter contre les cochenilles des oliviers et au Niger comme agent de biocontrôle d’une cochenille du palmier dattier.
Retrouvez une autre coccinelle noire :
Exochomus quadripustulatus
Sources :
Chilocorus bipustulatus, fiche descriptive dans l’INPN (Hervé Bouyon – 2020)
Chilocorus bipustulatus, par Influentialpoints
mercredi 26 mars 2025
Le chemin qui longe le ru de Riche permet de rejoindre à pied le village d’Herbeville. Les frênes forment un couvert dense au-dessus de ce ruisseau.
Ça volète pas mal dans le secteur ! Je suis du regard l’un de ces petits papillons brillants au vol mou et j’attends qu’il se pose pour le photographier.
Cette posture dressée me rappelle les Caloptilia que j’ai déjà rencontrés. La piste est bonne car je le trouve dans ce genre. Caloptilia cuculipennella est un Gracillariidae inféodé aux Oleaceae. Ses chenilles minent notamment les feuilles des frênes.
Celui-ci est en train de dérouler sa trompe sur une feuille de lierre. Peut-être se nourrit-il d’un miellat produit par un homoptère ? Je ne vois pas de pucerons, mais les larves d’Issus coleoptratus sont assez nombreuses.
En latin, son nom d’espèce désigne une plume de coucou.
Mon observation constitue une première pour la base de données naturalistes régionale. Pour l’INPN, l’espèce a déjà été citée une fois en Ile-de-France, en 1924.
Retrouvez un autre Caloptilia :
Caloptilia semifascia
mardi 25 mars 2025
Un coup de vent a déposé ce collembole (1,5 mm) dans ma bassine remplie d’eau de pluie. Je le croyais noir mais sous la lumière de mon appareil photo, il est d’un violet intense et densément couvert de soies très fines.
Sous certaines incidences, il s’illumine d’un reflet bleu étonnant. Grâce à ses pattes blanches, je l’identifie comme Vertagopus arboreus, un Isotomidae. Comme son nom l’indique, il vit dans les arbres.
Retrouvez un autre collembole arboricole :
Pogonognathellus longicornis
lundi 24 mars 2025
Les sorties de nuit sont pleines de surprises au parc du peuple l’herbe ! L’ombre furtive d’un renard traverse sans bruit la clairière et s’enfonce prestement dans les fourrés.
Je choisis une longue touffe d’herbe à demi couchée au pied d’un roncier et glisse dessous mon bac d’observation. Une petite secousse et je fais le tri. Les philoscies des mousses sont de sortie et les collemboles Orchesella cincta sautent frénétiquement. Une élégante saltique Marpissa nivoyi s’échappe rapidement, escaladant sans trop de peine la paroi du bac. Je repère un petit coléoptère allongé (3 mm) à la silhouette d’extraterrestre. Je pense un instant à un Latridiidae, mais non, ces élytres courts sont ceux d’un staphylin.
Metopsia clypeata vit dans la litière sous les arbres et sous les herbes et il n’est pas facile à trouver. Mon observation constitue une deuxième donnée francilienne pour GéoNat’IdF.
Retrouvez un autre Staphylinidae (d’allure plus classique) :
Deleaster dichrous